Fritz-William Michel serait-il en passe de devenir un PM de facto après la prise de position formelle des sénateurs de l’opposition contre la constitution de son gouvernement?


En plus du scandale des tweets diffamants et haineux qui lui sont attribués, jusqu’à preuve du contraire, le Premier-ministre nommé ne bénéficierait pas de la bonne grâce des parlementaires de l’opposition qui ont envoyé aux calendes grecques la confirmation de Lapin qu’on disait pourtant « être un vieux routier de l’administration publique haïtienne »…
Les sénateurs de l’opposition désapprouvent la formation de ce nouveau gouvernement que M. Michel est appelé à diriger tout en soulignant, selon l’extrait d’une lettre adressée au président du Sénat, que « la population haïtienne et nous, sénateurs de l’opposition, formulons des revendications qui constituent le nœud gordien de la crise« .
Pour eux, ce n’est pas un PM né des dernières gouttes de pluie et par-dessus tout un adepte de bracelet rose Tèt Kalé qui viendra résoudre cette grave crise avec au centre des débats « la mise en accusation du président Jovenel Moise impliqué dans la dilapidation de fonds de Petro Caribe
Les sénateurs de l’opposition ont désapprouvé la formation d’un nouveau gouvernement et ont réitéré la demande d’accusation pour corruption contre le président Jovenel Moise, selon une correspondance adressée samedi au président du Sénat, le Dr. Carl Murat Cantave.

Selon les sénateurs du « Groupe des Quatre », composé d’ Évallière Beauplan, Ricard Pierre, Antonio Chermy et Nenel Cassy, ayant bloqué à trois reprises la session de ratification de l’ancien Premier-ministre de facto Jean Michel Lapin, « la crise actuelle n’avait aucun rapport avec la mise en place d’une nouvelle équipe gouvernementale » avec d’illustres inconnus.

Dans cette lettre adressée à Cantave, le « Groupe des Quatre » reproche au président de l’Assemblée nationale, un ancien officiel de l’administration Tèt Kalé #1 Martelly-Lamothe, de n’avoir pas pris auparavant le temps de « consulter les différentes tendances du Sénat, à une époque » écrivent-ils où « la population haïtienne et nous, sénateurs de l’opposition, formulons des revendications qui constituent le nœud gordien de la résolution de la crise».

Ils ont rappelé à Cantave que leurs demandes qui restent inchangées incluent la démission du président Jovenel Moise, l’organisation d’une conférence nationale et la tenue d’un procès contre les dilapidateurs de fonds publics, ainsi que l’arrestation, le jugement et l’emprisonnement des personnes impliquées dans le massacre de La Saline, dont deux responsables gouvernementaux et proches du chef de l’Etat.

Les « Quatre Sénateurs » exigent également la mise en place d’un gouvernement de transition et l’adoption de mesures d’urgence pour atténuer les souffrances de la population, ont-ils ajouté en substance.

Beauplan, Latortue, Cheramy, Cassy et Pierre ont trouvé « incompréhensibles » les dernières manœuvres de Jovenel Moise et de son équipe, qui « au lieu de prendre en compte ces revendications avec les autres forces vives de la nation, ils se livrent à des manœuvres visant à partager le pouvoir, ce qui ne profite manifestement pas au peuple haïtien« , ont-ils signalé dans leur correspondance.

Notons que d’autres structures sociales de l’opposition telles que Nou pap Domi, qui a organisé les dernières manifestations anti-gouvernementales, ont qualifié de « provocation« , la formation d’un nouveau gouvernement avec à sa tête le Premier-ministre nommé, Fritz William Michel, déjà embourbée dans une affaire de tweets sordides et indignes d’un homme d’Etat.