Veille au Sénat contre une éventuelle séance de ratification de Michel
C’est le sénateur Antonio Chéramy qui est arrivé le premier dans les locaux du Parlement ce dimanche. L’élu de l’Ouest affirme que des bruits circulent et font savoir que ses collègues sénateurs auraient un plan pour organiser, en absence des élus opposants, une séance en vue de ratifier la politique générale du Premier ministre nommé Fritz William Michel.
Chéramy a ensuite été rejoint par ses collègues de l’opposition, en l’occurence Ricard Pierre, Nenel Cassy, Fancenet Dénius. La démarche vise à contrecarrer toute velléité de l’Exécutif de tenter un passage en force au Sénat avec son prétendant à la Primature, déjà au coeur d’au moins de trois scandales depuis sa nomination, dont deux liés à la corruption.
“Toutes les dispositions avaient été prises en vue de la tenue de la séance. Ils voulaient l’organiser en notre absence”, soutient Antonio Chéramy joint au téléphone par Loop Haiti. Mais le farouche opposant au pouvoir en place est clair là-dessus. “La population ne fera l’objet d’aucun coup bas. Nous sommes là pour nous en assurer”.
La rédaction n’a pu entrer en contact avec aucun des sénateurs réputés proches de l’Exécutif sur la question. Mais Willot Joseph, cité par Juno7 ce matin, affirme ne pas être au courant d’une telle démarche au Sénat. Le président du grand corps n’a pas non plus réagi sur ces rumeurs.
Rappelons que le 11 septembre dernier, des militants supporters de l’opposition avaient envahit la salle où devait se tenir la séance de ratification de l’énoncé de politique générale de Fritz William Michel au Sénat, provoquant l’avortement du rendez-vous. Une scène similaire avait été produite le 3 septembre à la Chambre basse, mais le président de la Chambre, Gary Bodeau, avait réussi à réaliser la séance et abouti à un vote en faveur de la politique générale du Premier ministre Michel.
D’un autre côté, de nouvelles manifestations ont eu lieu dans le pays ce 20 septembre à l’initiative de l’opposition politique. Des centaines de citoyens ont gagné les rues pour exiger le départ du chef de l’Etat qui devrait, lui, se rendre aux Nations unies ce dimanche. Son départ aurait été reporté jusqu’à mardi 24 septembre.