Intervention de Bocchit Edmond à la Tribune de l’ONU

Samedi le Chancelier Bocchit Edmond, qui représente le Président Jovenel Moïse, retenu en Haïti en raison de la crise, est intervenu à la tribune de l’ONU lors de la 74ème Sesssion ordinaire des l’Assemblée Générale, à New-York. « L’avenir de l’humanité dépend de la mise en œuvre intégrale du Programme 2030 ; si nous n’y arrivons pas, nous ne verrons peut-être jamais le monde que nous, peuples des Nations Unies, demandons depuis longtemps », a déclaré le Chancelier Edmond.
« Il est absolument essentiel de relancer la responsabilité collective… et de rester mobilisés autour de l’agenda du développement durable, ainsi que des objectifs de la Charte des Nations unies » a souligné Edmond, se félicitant du fait que la présente session de l’Assemblée soit axée sur le multilatéralisme, « indiquant ainsi la voie à suivre pour parvenir à un développement durable et à la Paix. »
« J’espère que nous comprenons tous la nécessité de passer des déclarations solennelles à des actions et initiatives concrètes à la mesure des défis actuels et futurs », a-t-il ajouté, faisant référence au projet de plan d’action des Nations unies visant à lutter contre le changement climatique et à réduire la pauvreté dans le monde et la faim d’ici 2030.
Après s’être inquiété du nombre et de l’ampleur des incendies de forêt au cours des dernières années et avoir rappelé les récents dégâts « plus près de chez nous » causés par l’ouragan Dorian aux Bahamas, Edmond a également évoqué les inondations qui ont frappé son pays et demandé qu’une attention particulière soit accordée aux petits États insulaires en développement qui ne disposent pas des moyens adéquats pour lutter contre les catastrophes naturelles et préserver l’environnement.
Il s’est s’est dit préoccupé par les retards dans la lutte contre la pauvreté, soulignant que les efforts déployés jusqu’à présent n’étaient pas à la hauteur des besoins réels et qu’il existait un « fossé frappant » entre les engagements pris, en particulier dans le contexte du Programme 2030 et d’autres accords globaux et ce qui a été réalisé.
Bocchit Edmond, a également souligné l’importance d’une éducation de qualité en tant que seul moyen de garantir concrètement le respect des droits de l’homme et le progrès économique et social. Il a ensuite cité les « immenses » besoins d’Haïti, affirmant que la poursuite des objectifs de développement durable restait « un défi majeur ».
« Le Gouvernement haïtien est pleinement conscient de sa responsabilité d’assurer la sécurité, la stabilité et le développement à long terme du pays » , a déclaré le Chancelier Edmond Bocchit, rappelant qu’Haïti était confronté depuis plusieurs mois à une « crise politique complexe », aggravée par des décennies précarité économique.
Il a souligné les efforts du président Jovenel Moïse pour poursuivre le dialogue national haïtien en vue de résoudre la crise. Cependant, il a averti que « Haïti ne pourra pas se rétablir sans un soutien substantiel, soutenu, durable, cohérent, bien coordonné et efficace de la part de la communauté internationale ».
Edmond a évoqué le mandat du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (Binuh), qui succédera le 16 octobre 2019 à la Mission des Nations Unies pour le soutien à la justice en Haïti (Minujusth) . Rappelant que ce mandat consistera essentiellement à « conseiller le Gouvernement sur les moyens de promouvoir et de renforcer la stabilité politique et la bonne gouvernance », le Ministre a exprimé l’espoir que le Bureau disposerait des ressources nécessaires.
Il a appelé à « une meilleure coordination de la présence des Nations Unies » dans le pays et a demandé que toutes ses actions « s’intègrent bien » dans le cadre des priorités établies par le Gouvernement haïtien.
Le Chancelier Edmond a également plaidé pour un « nouveau paradigme de la coopération internationale », estimant que cela impliquait nécessairement une réforme en profondeur des structures de l’ONU et de leur fonctionnement.
Les Nations Unies doivent être « plus flexibles, plus ouvertes et plus pragmatiques » a-t-il déclaré, expliquant qu’ « une action responsable et opportune de la part des Nations Unies aurait pu aider à limiter les dégâts et à éviter aux souffrances de la population touchée par l’épidémie de choléra ».
Il a reconnu les « progrès encourageants » dans la lutte contre la maladie grâce aux efforts de l’envoyé spécial du Secrétaire Général et de tous les acteurs concernés, mais a néanmoins invité les Nations Unies à redoubler d’efforts pour sécuriser le financement de la stratégie de contrôle du choléra dans le pays.