ONU : Guterres appelle la PNH à s’acquitter de ses fonctions dans le respect des droits de l’homme

Encore une fois, Haïti est figuré au menu du Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU pour le vendredi 18 octobre 2019.

Alors que 4 membres sur 7 d’une commission de « dialogue » présidentielle mort-née viennent de se retirer d’un énième numéro de cirque, l’ONU mettant de côté les aspirations réelles du peuple haitien et leurs cris de dénonciation de corruption et de malversation entourant le président Jovenel Moise et son régime, « exhorte toutes les parties prenantes haïtiennes à engager un véritable dialogue » même quand M. Guterres n’est pas sans savoir que le chef de l’Etat haitien n’inspire presque plus confiance à la grande majorité des Haïtiens réclamant sa démission sans condition depuis tantôt 5 semaines. 

L’ONU envoie dimanche en Equateur une équipe pour « enquêter jusqu’au 8 novembre sur des allégations de violations et abus des droits de l’homme commis dans ce pays dans le contexte des récentes manifestations« .

Dans un communiqué publié jeudi après-midi, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réaffirmé l’engagement continu des Nations Unies « à soutenir le peuple haïtien sur la voie de la paix et du développement, par le biais d’un nouveau partenariat« . Toutefois, aucun développement réel n’est possible actuellement en Haïti avec l’institutionnalisation de la corruption et de l’impunité dans toutes les composantes de l’appareil d’état, rétorque un membre de l’opposition contacté par Rezo Nòdwès.

M. Guterres considère comme « nouveau partenariat« , notons-le, le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) qui a commencé ses activités en Haïti, il y a à peine 48 heures. Il s’est dit préoccupé par la crise politique actuelle et ses conséquences néfastes pour la sécurité et la vie des Haïtiens. Antonio Guterres exhorte donc toutes les parties prenantes haïtiennes à engager un véritable dialogue et à empêcher une nouvelle escalade de la violence. 

Pour les policiers haitiens qui se font remarquer lors de leurs exactions sur la population durant les journées de manifestations anti-Jovenel Moise, le Secrétaire Général de l’ONU appelle « la Police nationale haïtienne, qui a pris en charge l’entière responsabilité de la sécurité et de la protection du peuple haïtien, à s’acquitter de ses fonctions dans le respect des droits de l’homme« . 

Le Secrétaire général réitère l’engagement indéfectible de l’ONU en faveur de la stabilité et de la prospérité d’Haïti. Mais, cette prospérité est-elle toujours possible avec ce « système » qui n’a accouché que misère, désespoir, inégalité, impunité, corruption et dictature ? Port-au-Prince et les autres endroits régionaux sortiront-ils enfin des nuages de « pays-lock » pour éviter une 6ème semaine d’instabilité et d’absence totale de l’Etat ?

Par ailleurs, il est important de signaler de l’envoi dimanche en Equateur par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme d’une équipe « pour enquêter jusqu’au 8 novembre sur des allégations de violations et abus des droits de l’homme commis dans le pays dans le contexte des récentes manifestations« .