Haïti-Crise : ce diplomate étranger attend des actions de la CARICOM

La Communauté caribéenne (CARICOM) doit réagir sur la crise actuelle qui ronge Haïti, selon Ronald Sanders, ambassadeur d’Antigua-et-Barbuda auprès de l’Organisation des États Américains (OEA). Elle « ne doit pas abandonner » le peuple haïtien.

« Haïti est à nouveau dans la tourmente. Cette fois, les pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) ne peuvent être critiqués pour leur inaction, […] », a écrit dimanche le diplomate sur son blog éponyme. Parallèlement, il évoque le silence de l’OEA dans le cas d’Haïti qui pourtant a été active dans d’autres pays. En dépit d’une « déclaration inhabituellement vague » publiée le 15 octobre par son secrétaire général, Luis Almagro.

Ronald Sanders précise que les chefs de la CARICOM ont fait part en juillet dernier de leur inquiétude face à l’amplification des manifestations anti-gouvernementales en Haïti. Ils en avaient profité pour solliciter l’envoi d’une délégation au pays afin de recueillir beaucoup plus d’informations pour la communauté à propos de la grogne populaire. Mais le ministre haïtien des Affaires Etrangères, Edmond Bocchit « avait tenté de les dissuader, affirmant à tort que l’OEA avait déjà envoyé une équipe en Haïti et, comme les pays de la CARICOM sont membres de l’OEA, la CARICOM n’a pas besoin d’envoyer une équipe à elle », a révélé le diplomate.

« La vérité est qu’aucune équipe autorisée de l’OEA n’a été envoyée en Haïti depuis 2015 […] », a-t-il soulevé.

Lire : La récente équipe de l’OEA en Haïti n’a pas été mandatée par son Conseil Permanent

Le président Jovenel Moïse n’a pas répondu à la demande de la CARICOM consistant à se rendre en Haïti dans le but de s’impliquer dans les efforts pour la résolution de la crise. En effet, il s’ensuit que cela ne peut se faire sans l’aval du chef de l’Etat haïtien, d’après un principe de l’organisation n’acceptant pas d’ingérence dans les affaires internes des États membres.

Malgré tout, monsieur Sanders exhorte la CARICOM à « poursuivre ses efforts pour faire venir en Haïti une équipe chargée de dialoguer avec toutes les parties (gouvernement, opposition et secteur privé) ».