Les étudiants toujours détenus malgré l'ordre de libération d'un juge

L’état de santé Josemica Joseph serait alarmant, selon son frère joint par Loop Haiti ce lundi 28 octobre.

Les étudiants de l’Université d’État d’Haïti (UEH) arrêtés vendredi 25 octobre à Bois-Verna, dans les parages de l’Institut Français en Haïti, sont toujours détenus par la police. Trois d’entre eux ont étés conduits au Pénitencier national alors que Josemica Joseph, dont l’état de santé s’est révélé instable samedi 27 octobre, a elle-même été transférée aux pompiers [commissariat de Port-au-Prince], selon les dernières informations recueillies par Loop Haïti.

L’état de santé de Josemica Joseph serait alarmant, selon son frère joint au téléphone par notre rédaction. Jusqu’à 3 heures de l’après-midi, ce lundi, elle vomissait et ne se sentait pas bien, nous a confié le jeune homme qui réclame que sa soeur puisse au moins aller à l’hôpital pour se faire soigner. “Nous sommes actuellement devant les locaux du commissariat de Port-au-Prince, accompagnés de plusieurs avocats”, a-t-il dit.

Quelques heures après l’arrestation, vendredi, le responsable du commissariat de Port-au-Prince avait reçu une ordonnance signée par un juge lui demandant de mettre en liberté ces quatre étudiants appréhendés alors que, selon des sources, ils manifestaient pacifiquement. Les jeunes hommes et femme, accusés d’avoir agressé notamment les locaux de l’Institut français en Haïti lors de leur marche, n’ont pourtant pas été libérés. Ils sont retenus par le parquet avec motif de « comportement violent », a fait savoir notre source.

Des membres de l’opposition politique, eux, accusent le commissaire du gouvernement de faire obstruction à la justice. Nos tentatives de rentrer en contact avec ce dernier ont été vaines.

L’ambassade de France en Haïti a pour sa part réagi sur ces arrestations que la communauté estudiantine qualifie « d’arbitraire ». Dans un court communiqué publié sur son compte Twitter, l’institution diplomatique dit « rejeter les rumeurs malveillantes, totalement infondées selon lesquelles elle aurait demandé l’arrestation d’étudiants participant à une manifestation ». Elle affirme par ailleurs, avoir été l’objet « d’attaques violentes, dénuées de toute justification ».

Face aux rumeurs circulant sur le web faisant croire que le rectorat de l’UEH est à la base de ces arrestations, l’entité, dans une note de presse a, elle aussi apporté un démenti à ces propos. « Aucune instance de l’institution n’a communiqué ni avec la police, ni avec le parquet sur cette affaire dont il ignore les tenants et aboutissants », a écrit le 27 octobre le RUEH, qui exige en même temps que les droits des personnes détenues soient respectés conformément aux lois et conventions en vigueur.

Plusieurs étudiants issus de l’Université d’Etat ont protesté vendredi dernier contre l’actuel chef de l’État. Parcourant la zone métropolitaine, ils ont exigé la démission de Jovenel Moïse, le procès Petrocaribe et le départ de certains responsables et dirigeants de l’UEH soupçonnés proches du PHTK.