Seuls des élus doivent remplacer d’autres élus, clame la Fédération nationale des maires haïtiens

La Fédération nationale des maires haïtiens (FENAMH) a organisé une assemblée générale extraordinaire ce 27 décembre à l’hôtel Montana. À cette occasion, cette structure qui fédère les municipalités du pays a dressé un bilan de l’année 2019 et analysé les perspectives pour l’année 2020. Une résolution a été adoptée à la fin des discussions. Selon cette résolution, la crise économique, sociale et politique peut se poursuivre et atteindre un point de non-retour si les acteurs politiques ne s’entendent pas sur la meilleure manière de diriger le pays dans l’intérêt de la collectivité.

Alors que leur mandat doit arriver à terme en 2020, les maires de la FENAMH rappellent que la Constitution fait obligation au pouvoir exécutif d’organiser des élections afin qu’il y ait toujours des élus qui dirigent les collectivités territoriales. « Malheureusement, les élus des collectivités constatent que les pouvoirs étatiques ont failli à cette mission fondamentale alors que leur mandat arrive à terme en juin et en juillet, en considérant la date où ils étaient entrés en fonction. (…) Le projet de remplacer les élus par des agents intérimaires nuira à la paix sociale et à la stabilité dans les institutions municipales. La nomination des agents intérimaires transformera les institutions républicaines municipales en bureau politique du parti au pouvoir », estiment les membres de FENAMH. 

« Forts de toutes ces considérations, les maires élus en 2016 rappellent au peuple haïtien, aux forces sociales, économiques et politiques et aux pays amis d’Haïti que la Constitution fixe l’organisation et le fonctionnement de l’État. Ensuite viennent les lois et les arrêtés. Les maires ont pris les résolutions suivantes : ils vont continuer de travailler avec les autres forces sociales afin de protéger et renforcer les acquis démocratiques, notamment les exigences sur la participation, la transparence et la justice sociale dans la décentralisation de l’État à travers des collectivités territoriales fortes et des acteurs de la société civile solides; adopter et diffuser le manifeste de la décentralisation comme un outil politique et la plaidoirie des acteurs locaux pour la décentralisation, la démocratie et le développement local; encourager et supporter les dispositions visant à créer les conditions politiques acceptables dans le dialogue entre les forces politiques, économiques, sociales et morales du pays, de concert avec les pays amis d’Haïti, pour la réalisation des élections en octobre 2020; discuter, négocier et faire pression afin que le gouvernement permette aux municipalités qui ne l’ont pas encore reçu de recevoir les fonds communaux de l’exercice 2017-2018 et de faire de même pour toutes les communes en ce qui concerne les fonds communaux de l’exercice 2018-2019; discuter, négocier et faire pression afin que le gouvernement réaffecte une partie dans le budget de la Chambre des députés dans l’investissement dans les services et infrastructures de base des sections communales, notamment l’eau potable, les routes agricoles, les centres de santé, la protection de l’environnement … », peut-on lire dans la résolution dont une copie a été acheminée à la rédaction.

Jean Daniel Senat source Le Nouvelliste