Coup d’Etat militaire au Mali : le président Ibrahim Boubacar signe sa démission « pour éviter un bain de sang »

« Je ne veux pas que du sang soit versé pour me maintenir au pouvoir… » Ibrahim Boubacar.

Quelques heures après avoir été arrêté par des militaires en révolte, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé sa démission à la Télévision Nationale et la dissolution du Parlement et du gouvernement.

Mardi 18 août 2020 ((rezonodwes.com))–« J’ai décidé de me démettre de mes fonctions à partir de ce moment précis, (…) Je ne veux pas que du sang soit versé pour me maintenir au pouvoir« , a déclaré Keita lors de son discours télévisé.

« Je voudrais à ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années et la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment », a indiqué le président Keïta dans une allocution diffusée par la télévision nationale ORTM. « Et avec toutes les conséquences de droit: la dissolution de l’assemblée nationale et celle du gouvernement », a-t-il ajouté.

S’adressant d’une voix grave aux citoyens maliens et aux militaires de tout rang, il a déclaré avoir œuvré depuis son élection en 2013 à redresser le pays et à « donner corps et vie » à l’armée malienne, confrontée depuis des années aux violences jihadistes.

Puis il a évoqué les « manifestations diverses » qui depuis plusieurs mois ont réclamé son départ, faisant des victimes, estimant que « le pire en a résulté ».

Rappelons que tôt dans la journée du mardi, des militaires mutins du Mali ont arrêté Keita et le premier ministre du pays, Boubou Cisse. Les rebelles ont également procédé à l’arrestation de plusieurs ministres et autres hauts fonctionnaires du gouvernement démissionnaire.