Port-au-Prince : des attaques sanglantes dans plusieurs quartiers, les bandits ne chôment pas

Les bandits continuent d’attaquer simultanément plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Plusieurs personnes ont été assassinées, et des maisons ainsi que des véhicules incendiés à Delmas 30, Tabarre 25 et 27, dans la nuit du 24 au 25 février 2025. À travers des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, on découvre des cadavres abandonnés, tandis que d’autres sont transportés en brouette par des membres de leur famille. Une situation qui contraint de nombreux riverains à fuir leur domicile pour se réfugier ailleurs. La population civile, déjà submergée par la violence, risque de connaître le pire si rien n’est fait dans les prochaines heures.

Alors qu’Haïti connaît une situation sécuritaire digne d’une guérilla urbaine, où les civils en paient le prix, les autorités placées à la tête de l’État continuent de se comporter comme des spectateurs impuissants. L’association criminelle dénommée Viv Ansanm, qui contrôle plus de 80 % de la zone métropolitaine, s’active jour et nuit pour la prise totale de la capitale et de ses environs. Des attaques simultanées et ciblées sont perpétrées contre des zones dites stratégiques, causant des morts et des blessés sous le regard passif, voire complice, des dirigeants.

À Carrefour-Feuilles, la population a connu l’enfer le week-end écoulé. De Magloire Ambroise à la Ruelle Chavannes, en passant par la Rue Capois jusqu’à Place Jérémie, les habitants ont déserté. Dans la foulée, Pacot, Debussy et Canapé-Vert sont sous la menace de ces groupes armés, qui veulent à tout prix prendre leur revanche.

Dans la nuit du lundi 24 au mardi 25 février 2025, les bandits de Viv Ansanm ont attaqué Delmas 30. Plusieurs personnes ont été tuées. Certaines familles ont eu le temps de transporter leurs défunts à bras d’homme ou en brouette, tandis que d’autres corps ont été brûlés sur place.

Le même scénario s’est répété à Tabarre 25 et 27, où plusieurs personnes ont perdu la vie sous les balles des groupes armés. Des images déchirantes circulent sur les réseaux sociaux, mais les hommes au pouvoir restent silencieux face à cette tragédie.

Le Conseil présidentiel de transition (CPT) aura bientôt un an au pouvoir, et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a déjà passé cent jours à la tête du gouvernement. Leur bilan est catastrophique, laissant un pays livré aux gangs et une population en détresse. Pendant que le chaos s’intensifie, les autorités ne montrent aucune volonté réelle pour combattre les gangs.

Richarson Bigot
richardsonwiltesbigot@gmail.com

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