1er janvier 1825 : Célébration de l’Indépendance d’Haïti à Bani, (Rép. Dominicaine), rapporte Le Télégraphe du 13 février 1825

Procès-verbal de la fête de l’Indépendance d’Haïti le 1er. Janvier 1825, an 22e.
« Conformément à l’article 34 de la Constitution, la fête de l’Indépendance d’Haïti à été célébrée avec pompe et solennité ».

« L’Indépendance que nous célébrons est un devoir que nous impose la constitution afin de faire connaître aux siècles à venir, qu’après nous être dégagés du joug de l’étranger, nous avons su régir par nos propres lois ».

Ce jourd’hui premier de janvier 1825 an 22e. de l’indépendance, je soussigné,
Manuel Machado, lieutenant colonel, commandant de la commune et place de Bani, accompagné des membres du conseil de notables, du juge de paix et autres fonctionnaires publics, nous sommes transportés sur la place-d’armes, où se trouvaient déjà réunies la gendarmerie et la garde nationale ; et avons prononcé le discours suivant :

Citoyens,

L’Indépendance que nous célébrons est un devoir que nous impose la constitution afin de faire connaître aux siècles à venir, qu’après nous être dégagés du joug de l’étranger, nous avons su régir par nos propres lois.

La République d’Haïti, fondée sur des principes libéraux, n’a nul besoin de protection étrangère. Nos lois suffisent pour le maintien de l’ordre social et pour nous rendre heureux. La culture, activée dans toutes les parties de notre territoire, nous flatte du doux espoir de voir sous peu doubler les productions de notre sol.

Pères de familles, votre devoir est d’aimer la patrie, si vous voulez conserver votre tranquillité, vos propriétés et assurer un sort heureux à vos descendants.

Convaincus que l’Etre-Suprême protège notre cause,nous devons en ce jour lui rendre des actions de grâces ;mais avant de nous rendre dans le lieu divin,renouvelons le serment d’être fidèles à la République, de renoncer à toute domination étrangère et de mourir libres et indépendants

Vive l’Indépendance !

Vive la Liberté !

Vive le Président d’Haïti !

Les mêmes acclamations se firent entendre de toute part, et le cortège se rendit ensuite à l’Église pour y entendre le Te Deum.

Signé M. MACHADO