Alerte lancée par des organisations du Nord-Est sur un « possible début d’activités d’exploitation des mines en Haïti » en plein accord avec Jovenel Moise

En pleine crise de coronavirus, Jovenel Moise semblerait s’adonner à une autre tache beaucoup plus importante que celle de trouver des masques pour ses 11 millions de concitoyens : les mines dans le sous-sol d’Haïti dans le Nord. Les organisations minières du nord-est d’Haïti ont averti d’un possible début d’activités dans cette zone et ont appelé la population à dénoncer ces faits.

Lundi 27 avril 2020 ((rezonodwes.com))–Selon un communiqué du Mouvement des organisations pour le développement de Mole St. Nicolas, de l’Association des travailleurs de Roger Bananye, entre autres, l’administration de Jovenel Moise a dépossédé environ 300 paysans de leurs terres.

Les familles ont vécu et travaillé pendant les 25 dernières années dans les communes de Caracol et de Terrier Rouge, poursuit la note précisant néanmoins, que la mesure est destinée à favoriser l’entreprise, qui entre 2009 et 2013 a fait des explorations, mais n’a pas encore construit des usines pour entamer l’extraction des mines.

Le texte dénonce également le fait que « la société Newmont Mining a forcé les agriculteurs à signer un accord qui leur donnait des droits sur les lopins de terre », et critique le fait « que ces entités profitent toujours de la vulnérabilité du pays dans les moments difficiles, pour violer le droit à la vie des personnes vulnérables« .

Mouvement des organisations pour le développement de Mole St. Nicolas, et l’Association des travailleurs de Roger Bananye, ont rappelé que « depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010 en Haïti, la communauté internationale a tenté d’encourager l’État haïtien à poursuivre le projet d’exploitation minière et métallurgique, sans tenir compte des conséquences négatives de l’exploitation minière sur la population, et surtout sur l’environnement« .

Même sans données concrètes, dénonce ces organisations, « les experts estiment que les métaux précieux présents dans le sol haïtien peuvent valoir jusqu’à 20 milliards de dollars, tandis que d’autres soulignent que cette richesse entraîne une contamination de l’eau, de graves dommages aux écosystèmes et oblige de nombreuses familles à abandonner leur maison.

Les groupes GJC et Kolektif Jistis Min ont averti que Newmont Mining attend l’approbation de la nouvelle loi minière, en suspens au Parlement depuis 2014, pour opérer dans l’extraction des métaux, dans une zone très dangereuse en raison de la défaillance des plaques tectoniques.