Bocchit Edmond tente de rassurer la communauté internationale sur l’après 13 janvier…

Ce lundi 13 janvier marquera la fin de la 50e législature et entrainera la caducité du Parlement à cause des retards enregistrés dans l’organisation des élections en Haïti. Le président de la République sera appelé à diriger le pays par décret et sans contre-pouvoir. Une situation qui inquiète les partenaires internationaux. En visite cette semaine au Mexique, à Washington et à New York, le ministre haïtien des affaires étrangères a tenté de rassurer la communauté internationale.

Des parlementaires ont déjà remis des matériels de l’Etat mis à leur disposition. Le mandat de la 50e législature touche à fin et il n’y aura pas de 51e législature pour la remplacer comme le veut la Constitution. Ce 13 janvier 2020, le pays se réveillera sans un Parlement fonctionnel en attendant les élections. Il n’y aura donc au pays ni gouvernement légitime, ni budget ni Parlement. Le chef de l’Etat sera seul aux commandes et cette situation préoccupe la communauté internationale.

Selon Bocchit Edmond, le président Moïse n’a pas l’intention d’abuser des décrets. « Comme il y a pas de Parlement et l’Etat doit continuer à fonctionner, il y a des décisions nécessaires comme le budget, la loi électorale entre autres, il faut des décrets pour les adopter… », c’est ce que le ministre des Affaires étrangères dit avoir expliqué aux partenaires internationaux qu’il a rencontrés à Washington, à New York et au Mexique cette semaine.

« J’ai rencontré le président du Mexique le mercredi 8 janvier, Manuel Lopez Obrador et les ministres des affaires étrangères de 34 pays lors d’une réunion de la Communauté des Etats Latino-américain et de la Caraïbe (CELAC). J’en ai profité pour parler de la situation du pays et pour leur rassurer sur la question de diriger par décret après le 13 janvier », a rapporté le ministre au Nouvelliste.

Invité au Conseil de sécurité de l’ONU jeudi dernier, le ministre haïtien des Affaires étrangères dit avoir rassuré les membres du Conseil « de la volonté du président de la République pour assurer la continuer de l’Etat sans abuser des décrets et de remettre en fonction les institutions démocratiques… » Bocchit Edmond dit avoir aussi discuté avec l’ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, Kelly Craft sur la situation du pays.

A Washington au Département de sécurité intérieure cette semaine, le ministre dit avoir rencontré, Valérie Smith Boyd, secrétaire d’Etat aux affaires internationales. « Des rumeurs laissaient croire qu’à partir du 14 janvier, des réfugiés Haïtiens allaient envahir les côtes de la Floride. Je lui ai rassuré en ce sens…  Elle a promis une aide en équipements aux garde-côtes haïtiennes pour les patrouilles côtières », a-t-il ajouté.

Au Département d’Etat vendredi, Bocchit Edmond dit avoir discuté avec Michael Kozack, assistant secrétaire d’Etat pour les affaires hémisphériques. « Je lui ai dit le président prendra au  plus vite toutes les mesures pour faire fonctionner les institutions démocratiques… », a indiqué le ministre.

S’il est clair que le 13 janvier marquera la fin du mandat de la Chambre des députés, la société est divisée sur la fin du mandat des sénateurs. Une catégorie estime que seul un tiers du Sénat partira le 13 janvier alors qu’une autre catégorie indique que cette date marquera la fin du mandat de deux tiers du Sénat. Quel que soit le cas de figure, le parlement sera dysfonctionnel et Jovenel Moïse sera seul aux commandes à la tête du pays…

Robenson Geffrards Source Le Nouvelliste