CERREMEN appelle les États haïtien et dominicain à une gestion responsable du flux migratoire pour éviter l’augmentation des cas en Haïti

Covid-19 : 3252 migrant-e-s reviennent de la République Dominicaine au cours du mois d’avril, le CERREMEN appelle les États haïtien et dominicain à une gestion responsable du flux migratoire en toute dignité pour éviter l’augmentation des cas en Haïti

Mardi 21 avril 2020 ((rezonodwes.com))– Le Centre de Réflexion et de Recherche sur la Migration et l’Environnement (CERREMEN) dénonce la légèreté avec laquelle les deux États gèrent le flux important de migrantes et migrants haïtiens qui décident de retourner à la suite des conséquences liées aux mesures de confinement au moment où le COVID-19 est en pleine expansion en République Dominicaine.

En effet, les 3252 migrants et migrantes enregistré-e-s par le CERREMEN au cours du mois d’avril déclarent avoir perdu leur travail, se sentent angoissé-e-s et stressé-e-s avec le confinement et ne bénéficient pas des assistances sociales du gouvernement dominicain. Face à l’exclusion et la discrimination qu’ils et elles subissent, revenir en Haïti serait la solution la plus réaliste en espérant de bénéficier de la solidarité de leur famille pour survivre.

Cependant, vu la réduction considérable du transport en commun dans le contexte de la pandémie, des migrant-e-s relatent qu’ils et elles sont victimes de vol et de pillage de certains transporteurs moto, au cours de la route, sans compter des militaires dominicains qui leur exigent de l’argent au prétendu droit de passage.

D’un autre côté, le CERREMEN observe que l’État haïtien n’a aucun contrôle sur les migrant-e-s retourné-e-s dans les points de passage non-officiels partageant la frontière avec la République Dominicaine. Cela risque d’engendrer la prolifération de la maladie dans ces communautés.       

Le CERREMEN demande à l’État haïtien de prendre des mesures visant à coordonner et contrôler l’accueil des ressortissant-e-s à la frontière tout en évitant les risques de propagation du virus. Des tests de dépistage, des assistances médicales et psychosociales doivent être fournis aux migrant-e-s accueilli-e-s à la fois dans les postes-frontières officiels et dans les points de passages non officiels.

Le CERREMEN encourage l’État haïtien à fournir une prise en charge économique aux ressortissant-e-s retourné-e-s afin de garantir leur survie dans le contexte difficile de confinement.

Le CERREMEN demande aux deux États de se mettre d’accord pour suspendre les expulsions dans un tel contexte afin de casser la chaine de la transmission de la maladie.  

Léo BIEN-AIMÉ
Coordonnateur Généra