Des Haïtiens, Congolais confrontés à une dure réalité quotidienne dans la jungle de Panama depuis environ 3 mois

La période de quarantaine stoppe les migrants haitiens, congolais, yéménites au Panama

Dimanche 5 juillet 2020 ((rezonodwes.com))–Les migrants d’Haïti, du Congo, du Bangladesh et du Yémen, qui voyageaient pour trouver une vie meilleure aux États-Unis et au Canada, se retrouvent maintenant en quarantaine pendant plus de 3 mois au Panama. Ils sont hébergés dans une station officielle d’aide à la migration du gouvernement dans la petite ville de La Peñita, près de la frontière du Panama avec la Colombie. Leur mouvement a été arrêté par la fermeture des frontières et on craint qu’ils soient porteurs de COVID-19.

La situation devient chaque jour plus précaire. Les migrants dorment sur des nattes dans des stations bondées où ils se trouvent dans l’impossibilité de s’éloigner socialement ou de se laver régulièrement les mains tout en faisant face à des pénuries de nourriture, d’eau et d’autres produits de première nécessité.

Les 1 724 migrants de La Peñita sont arrivés après un voyage épuisant. Hommes, femmes et enfants ont marché pendant quatre à sept jours à travers le « Tapón du Darién », une vaste zone tropicale et montagneuse à la frontière entre le Panama et la Colombie. Cette étendue de forêt tropicale particulièrement inhospitalière confronte les gens à des dangers tels que les insectes qui peuvent essaimer et piquer, les serpents venimeux et les prédateurs qui volent, violent et assassinent.

Avant la pandémie, les migrants passaient environ une semaine dans ces stations officielles. Le gouvernement du Panama vérifiait leur identité à l’aide de scanners de l’iris et d’empreintes digitales, et leur faisait passer des examens médicaux, notamment des vaccins, avant qu’ils ne poursuivent leur voyage vers le nord. Aujourd’hui, les migrants s’attardent, piégés, en attendant la réouverture des frontières.

Une série d’agences des Nations Unies travaillent avec le gouvernement du Panama pour répondre aux besoins fondamentaux de ces migrants tout en atténuant les risques liés à COVID-19. Parmi les agences des Nations unies, on compte l’UNICEF, le HCR et l’OIM, spécialisés dans le bien-être des enfants, des réfugiés et des migrations.

L’UNICEF, par le biais de son programme WASH (eau, assainissement et hygiène), fournit de l’eau propre aux migrants et aux habitants des villes voisines. Leur travail est essentiel pour prévenir les maladies gastro-intestinales et respiratoires, en particulier chez les enfants. Le lavage des mains étant l’un des rares moyens de défense efficaces contre COVID-19, l’eau propre et le savon sont vraiment une intervention qui sauve des vies. Des fournitures supplémentaires essentielles pour prévenir la transmission de COVID-19, comme des masques, du gel désinfectant et des serviettes en papier, sont fournies par le HCR aux organisateurs des stations.

Les agences des Nations unies ont également augmenté les livraisons de nourriture aux migrants dans les gares, notamment des aliments spéciaux pour les nourrissons, tout en fournissant des kits d’hygiène contenant du savon, des couches, des serviettes hygiéniques, du dentifrice et du papier toilette.

Des abris pour les migrants, y compris des tentes et des logements temporaires, sont fournis par l’OIM et le HCR. Pendant leur séjour dans ces stations de migration, les personnes fuyant les persécutions reçoivent une aide pour demander l’asile.

Dans sa note de synthèse, intitulée « COVID-19 et les personnes en mouvement », le Secrétaire général António Guterres présente certains des défis auxquels sont confrontés les migrants, les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et les réfugiés, ainsi que les solutions possibles pour atténuer les problèmes auxquels ils sont confrontés.

« La crise COVID-19 est une occasion de repenser la mobilité humaine », a-t-il déclaré, exprimant sa gratitude « aux pays, en particulier aux pays en développement, qui ont ouvert leurs frontières et leur cœur aux réfugiés et aux migrants, malgré leurs propres difficultés sociales, économiques et maintenant sanitaires. Ils offrent une leçon émouvante aux autres dans une période où les portes sont fermées. Il est essentiel que ces pays bénéficient d’un soutien accru et d’une solidarité totale. “