Éditorial :Jovenel Moïse ne dirige rien, mais qui est prêt à diriger?

Quelqu’un a dit un jour: si le diable meurt, la religion protestante risque de s’effondrer. En Haïti, dans les églises qui se réclament du protestantisme, le nom de Satan est beaucoup plus cité que celui du Christ. Il en est de même pour le nom de Jovenel Moïse dans les vides réflexions d’une opposition sclérosée. Donc, si Jovenel Moïse meurt, André Michel et consorts risquent de ne pas avoir de sujet de débats, de faux débats.

Depuis quelques temps, des policiers revendiquent leur droit de se regrouper en syndicat. Ponctué de violences, leur mouvement de protestation a pris une autre phase. Même si le syndicat n’est pas en soi une panacée, une baguette magique, les agents ont toute la liberté de le réclamer, de croire et faire accroire qu’à sa mise en place leurs conditions de vie seront meilleures.

Mais ont-ils le droit d’incendier des stands, des chars musicaux, un cabinet d’avocat?

Références légales en main, Me Samuel Madistin a le droit et toute la liberté de dire que les policiers ne doivent pas syndiquer. Guidée par la soif de justice, Yanick Joseph a le droit et toute la liberté de s’auto-ériger en coordonnatrice d’un syndicat officieux. Ne sommes-nous pas en démocratie ?

Des politiciens mettent le feu pour réclamer le pouvoir, sans passer par les urnes. Des policiers mettent le feu pour revendiquer un syndicat, sans modification de la loi sur le fonctionnement de la PNH ou des règlements internes.

À tous les échelons de la vie sociale, l’ignorance et l’infantilisme s’installent. Personne ne donne l’exemple, le vrai exemple d’autorité.

Haïti est un pays d’enfants et d’enfants de choeur. Tout le monde veut diriger, mais personne ne peut se diriger.

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