Énième acte d’impuissance de la CNDDR pour ramener la paix à Martissant

Alors qu’une vive polémique entre le journaliste Lucner Désir et l’ex-ministre Jean Fritz Jean-Louis suite à son commentaire sur une bande sonore circulant sur les réseaux sociaux ayant mis à nu l’attaque par balle contre l’émissaire du Palais national au Bicentenaire le 13 novembre dernier, bat son plein, Jean Rebel Dorcéna du CNDDR, tentant de rétablir la paix entre Ti Lapli et Kris-la, deux caïds de la 3e circonscription, n’a pas pu calmer les esprits sur une éventuelle trêve des bandits à l’entrée sud de la capitale.

« Nous travaillons à la mise en place d’un centre de santé à Gran Ravin sur une proposition de Ti Lapli. Une école professionnelle, grâce au support d’un sénateur, est en chantier dans le quartier de Ti Bwa », a soulevé Jean Rebel Dorcéna, intervenant en pompier dans une guerre dialectique entre Ti Lapli et Kris-la sur radio Caraïbes le mercredi 18 décembre.

Pour le commissaire de la Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (CNDDR), les hommes armés dans les quartiers populaires sont unanimes sur leur volonté de ramener la paix dans la cité. Ces derniers réclament cependant l’accompagnement de l’État dans le renforcement de la sécurité globale ainsi que la mise en place de programmes d’assainissement dans leur quartier.

Même quand ils n’auraient pas la même motivation, les mêmes patrons, ni ne mènent le même combat pour leur cité, les chefs de gangs armés sont loin d’être des étrangers l’un pour l’autre. « Ti Lapli et moi, on se parle par téléphone tous les jours pour voir comment faire les choses autrement… pourquoi ne pas faire parler de Martissant positivement ? Martissant est un bon quartier. Beaucoup de bonnes personnes y vivent », a lâché Kris-la, alors qu’il parlait de son éternel rival de Gran Ravin.

Ti Lapli, le caïd de Gran Ravin, se dit aussi prêt à faire taire les armes. Sa crainte du lendemain est évident. « J’ai la volonté de passer à autre chose. Quelle garantie ai-je que je ne serai pas mis en lambeaux à coups de machette, une fois à court de munitions ? Je ne prendrai pas le marquis pour ce que j’ignore ».

Les deux gangs de la troisième circonscription ont poursuivi leur échange discordant malgré le bémol de Jean Rebel Dorcéna ayant œuvré pour que ces leaders du quartier «chauds» de Martissant se rejoignent autour d’une même table. Face à la question concernant quelle action concrète chacun de leur côté a à poser pour ramener la paix durant les fêtes de fin d’année, les deux protagonistes n’ont fait que se renvoyer la balle, critiquant l’un autre. Ti Lapli accuse Kris-la d’être un «ministre» du gouvernement en place et Kris la demande à son rival de faire preuve de bonne volonté en cessant d’envahir Ti Bwa, violer les femmes, saisir des camions de marchandises et voler n’importe qui.

« Il faut ramener la paix à la 3e circonscription. Vivre en paix est le meilleur cadeau que nous puissions offrir à la population ». Kris-la n’a pas le moindre doute. Mais rien de concret n’est sorti des discussions. Rien n’a été envisagé. Aucune garantie, aucun accord, sinon l’union de leurs voix dans un appel à la prière. Les deux caïds de Martissant sont d’accord que seule la prière peut ramener la paix à Martissant.  

Junior Pinvin source le nouvelliste