Flashback – « Ils parlent de démocratie, mais leurs partis sont anti-démocratiques! » [Rezo Nòdwès 12 oct. 2017]

La démocratie ne peut s’établir sans l’existence de partis politiques structurés et respectant les règles de la démocratie

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Jeudi 28 mai 2020 ((rezonodwes.com))–Flashback–

Port-au-Prince, jeudi 12 octobre 2017 ((rezonodwes.com))– Nos différents leaders ne jurent que par la démocratie. Dans tous leurs discours et interventions publiques, ce mot revient comme un leitmotiv sur leurs lèvres.

Mais, comme c`est à partir des fruits qu`on reconnaît l`arbre, c`est le comportement de ces hommes et femmes politiques qui permet de déceler leurs véritables motivations.

Aucun d`entre eux n`a démontré une réelle volonté d`implanter un brin de démocratie dans les structures politiques qu`ils ont eues l`occasion de diriger, sans compter que la majorité se sont rapidement débarrassés des formations politiques qui leur ont permis de s`emparer du fauteuil présidentiel.

Le prêtre défroqué de Saint Jean Bosco, ex-petit prêtre des pauvres devenu très riche, Jean Bertrand Aristide, élu sous la bannière de FNCD, n`a pas attendu longtemps pour se défaire de cette coalition qui le gênait aux entournures. Il a boudé l`OPL, fondée dans la mouvance du retour d`exil, pour finalement construire « Fanmi Lavalas« , un parti dessiné selon ses caprices et à la tête duquel il trône à vie comme coordonnateur. Bel exemple de démocratie!

Le dauphin de Titid, René Préval dit Ti René, a suivi les traces de son prédécesseur et ex marassa, en se jouant royalement de la bande à Gérard Pierre Charles et revient pour un deuxième mandat avec « Lespwa« , une plate-forme qui a vécu l`espace d`un matin, car rapidement, il l`a remplacée par « Inite » avec pour candidat son protégé Jude Célestin, sans passer par un congrès. L`échec du patron du CNE (2010-2011) fera naître une dernière cuvée de ce soit-disant génie du rassemblement et maître-nageur en eaux troubles. Mais, Vérité s`est vue délesté de son candidat à la présidence, Jacky Lumarque, et se bat actuellement pour sa survie après la mort de son géniteur.

L`ère du chanteur-président aux refrains grivois n`a apporté aucun changement de paradigme. Élu grâce au chapeau légal de « Repons Peyizan« , pour un citadin convaincu, Michel Joseph Martelly a fait imploser le cercle des partis en suscitant dans son entourage la naissance d`une flopée de formations politiques dans le but de damer le pion aux anciennes structures lors des fameux « dialogues » de sourds à El Rancho ou au Kinam. L`intelligent chef « bandit légal » parraine plusieurs candidats avant de faire choix unilatéralement d`un Nèg Bannann, à la sauce espagnole Sosa, jusque là inconnu du grand public et parachuté dans un parti nébuleux baptisé enfantinement PHTK (Parti Haïtien Tet Kale).

Ceux qui ont mordu la poussière aux élections, comme Mirlande Hyppolite Manigat, Jude Célestin et Moise Jean Charles entre autres, ne sont pas mieux lotis. Qui a déjà assisté à des élections primaires au sein du RDNP (transmis du mari à la femme comme héritage) ou dans les rangs des Pitit Dessalines où règne sans partage le général-empereur, toujours à cheval ou à dos d`homme?

Quant au sournois prétendant au fauteuil présidentiel de 2022, Youri Latortue, personne n`a le doit de contredire le Sénateur à vie de l’Artibonite, le roi artibonitien dans son Ayiti An Aksyon (AAA), ci-devant Atibonit An Aksyon. Lui seul a le droit de nommer et de répudier ses candidats. Le chanteur Delva devenu Sénateur, lui en est éternellement reconnaissant. Et, il faut le dire, le président du Sénat s`affuble du titre de démocrate! Ça faire rire !

Mais, qui donc finance ces partis? Qui finance les campagnes électorales? Peut-on consulter les bilans d`activités et les programmes? Peut-on connaître également les montants des recettes et des dépenses? Comment en devient-on membre? N’est-ce pas bien là la genèse de la corruption gangrenée !

Niet! Il faut se taire, pour ne pas se faire avaler le dentier, car on a de belles années devant nous avant de voir poindre à l`horizon les lueurs d`une quelconque démocratie…

Le 7 Février 1986, aurait-il vraiment sa raison d’être, car les haïtiens auraient changé de maîtres, mais leur situation reste et demeure la même…

Oh démocratie ! que de beaux discours en ton nom !