Gracia Delva doit s’abstenir de siéger au Parlement, écrit Dumont dans une lettre au président du Sénat

Il aurait fallu peu de temps pour que le sénateur Patrice Dumont, après les derniers remous de l’actualité, ne fixe sa position tout en invitant ses collègues à se surpasser pour éviter de traîner davantage le pays dans la boue. Depuis la publication de la deuxième partie du Rapport Petro Caribe, en mai dernier, chaque nouvelle semaine apporte son lot de scandale en Haïti.
Quand ce n’est pas le nom du président Jovenel Moise retrouvé comme «
usurpateur de titre » et utilisateur de « stratagème » dans la liste des principaux épinglés de la dilapidation des $4.3 milliards des fonds de Petro Caribe, le scandale touche son représentant direct dans l’Ouest, impliqué dans le massacre de la Saline que le sénateur Joseph Lambert disait pourtant « être des photos-montage d’une autre époque ». Et pas plus tard la semaine dernière, son Premier-ministre choisi, sans toutefois arriver à dissiper tous les doutes, s’est vu attribuer des tweets scandaleux, anti-démocratiques, haineux faisant de lui automatiquement un citoyen indigne d’occuper le fauteuil de Me. Martial Célestin.
Et plus près de nous encore aujourd’hui, c’est l’ hécatombe. Le sénateur Gracia Delva soupçonné en février dernier, selon le sénateur Latortue qui l’a fait expulser de AAA, à la requête du Palais National, aurait commandité le parade du bandit notoire Arnel Joseph dans les rues de la capitale le 14 février 2019, au beau milieu d’une manifestation de l’opposition réclamant le départ de Jovenel Moise du pouvoir « actes de corruption grave »…

« Par respect pour le peuple haïtien, il faut, Honorable Président, membres du bureau, collègues Sénateurs, par un acte de grande sagesse et de grand courage, anticiper sur l’action judiciaire en invitant le collègue Delva à arrêter de siéger comme membre du bureau et de s’abstenir de participer à nos travaux »

Le sénateur Gracia Joseph se serait servi de trait-d’union entre le bandit Arnel Joseph et le président Jovenel Moise le 14 février 2019, a affirmé le sénateur Patrice Dumont, dans sa correspondance adressée mercredi au président de l’Assemblée Nationale, Dr. Carl-Murat Cantave. Il est important de rappeler que le chef de l’Etat, dans la soirée du 14 février 2019, lors d’un message à la Nation, d’un ton ferme et menaçant, avait voulu faire croire que le bandit Arnel Joseph était à la solde de ses détracteurs et qu’ « il ne livrera pas le pays aux mains des bandits« .

Palais législatif, le 31 juillet 2019

Carl Murat CANTAVE
Président du Sénat de la République
En ses bureaux

Honorable Président,

En plus de la dénonciation du collègue Youri Latortue dénonçant à la radio le fait que le Sénateur Garcia Delva a joué le rôle d’émissaire entre le Président de la République et le chef de gang Arnel Joseph pour que celui-ci procédât à la macabre parade du 14 février flanque d’une centaine de ses sbires ;

En plus du rapport de la Commission Justice du Sénat faisant état de 28 appels téléphoniques entre le Sénateur Delva et le chef de gang sus nommé.

En plus de plusieurs dénonciations du même type et visant le même Sénateur Garcia Delva, dont celle du militant des droits humains Pierre Espérance sur les ondes de la Radio Magic 100.9, ce mardi 30 juillet ;

En plus d’informations relatives au kidnapping de Monsieur Jean Neel Michel par ce même Arnel Joseph dont le Sénateur Delva était au courant, mais n’a point porté secours au kidnappé malgré les suppliques de l’épouse, informations que je détiens par des témoignages surs et divers ;

« à 98% », Arnel Joseph est un collabo de Gracia Delva , selon la DCPJ

Voilà que la DCPJ à l’audition de ce matin 31 juillet a affirmé par devant les Sénateurs membres de la Commission Justice que ses affirmations concernant la liaison entre le gang Arnel Joseph et le Sénateur Delva sont vrais à 98%.

Dans notre République, comme dans d’autres, le pouvoir judiciaire se saisit de tels cas tout en respectant la partie de la constitution traitant de l’immunité parlementaire. Notre constitution en parle aux articles 113, 114, 114.1, 114.2 et 115 et nos règlements intérieurs traitent de cette question aux articles 27 et 28. Il faudra aussi se référer au droit parlementaire, donc à la doctrine aussi, pour affronter ce problème en toute lucidité dans le respect auquel a droit tout citoyen haïtien et, par-dessus tout, dans l’idée du devoir à accomplir au bénéfice de la République.

Le sénateur Delva devrait s’abstenir de mettre les pieds dans l’hémicycle, recommande Dumont mettant ainsi Cantave, ancien haut cadre Tèt Kalé #1, devant ses hautes responsabilités

Dans de telles circonstances, par respect pour le peuple haïtien, il faut, Honorable Président, membres du bureau, collègues Sénateurs, par un acte de grande sagesse et de grand courage, anticiper sur l’action judiciaire en invitant le collègue Delva à arrêter de siéger comme membre du bureau et de s’abstenir de participer à nos travaux.

Honorable Président, par de nombreux signaux nous constatons que le vice absolu s’est installé dans notre République, mais parce que nous sommes HAÏTI, la vertu s’invite chez nous en frappant avec insistance à nos portes. Nous détenons au Sénat l’une des clés favorables au retour de la vertu chez nous. Faisons-en sorte qu’elle soit la bienvenue et caractérise désormais toutes nos actions collectives.

Pour la jeunesse, pour son futur, salutations patriotiques.

Patrice DUMONT
Sénateur de la République