Gumais Jean-Jacques – TPS : Haiti vendu à Marco Rubio au détriment de la Chine Populaire


Faire comprendre aux dirigeants de notre République que ce forcing législatif pour une nouvelle prolongation du TPS en faveur des bénéficiaires haïtiens de la part du Sénateur Marco Rubio, est tout simplement une manœuvre diplomatique manipulatrice et électoraliste, risque d’être mal apprécié par plus d’un.

Inéluctablement, cela expose toute l’incapacité de cette administration à mener une diplomatie haïtienne stratégiquement gagnante.

Aujourd’hui, Le dossier TPS haïtien n’aurait dû pas être constitué en levier diplomatique et politique entre les mains d’un officiel américain qui s’oppose à tout progrès économique qu’une perspective chinoise apporterait à Haiti.

En effet, dans cette amalgame internationale que s’invite Haiti depuis son rapprochement stratégique nécessaire mais mal négocié avec l’administration Trump, le peuple haïtien ne bénéficie presque rien en retour sinon que des promesses fallacieuses d’investissements américains et une éventuelle prolongation du TPS pour nos compatriotes, qui en toute logique aurait dû être déjà acquise depuis les négociations de ce nouveau rapprochement;

Mais malheureusement, ce dernier facteur important pour nous autres haïtiens vient de mettre en péril toutes velléités nationales d’initier le processus pour entretenir des relations diplomatiques avec la deuxième puissance économique du monde, La république populaire de Chine.

De toutes évidences, faute de stratégies diplomatiques de la part de l’Administration de Jovenel Moise, ce récent rapprochement stratégique d’ordre géopolitique qui a vu Haiti se rallier de plus en plus à Washington au détriment du régime Chaviste de Maduro, est devenu un outil de manipulation servile au bénéfice d’une part des intérêts supérieurs américains mais d’autre part couronne l’égocentrisme machiavélique du Sénateur Marco Rubio qui joue pieds et mains pour empêcher Haiti de lier des relations diplomatiques avec l’Empire du milieu.

En fait, à Washington, le sénateur Rubio se fait un expert en politique étrangère au niveau du congrès américain et s’approprie de tous les dossiers diplomatiques de l’hémisphère américain en étant membre influent de la commission des Affaires étrangères du sénat et responsable des sous-commissions occupant de toutes les affaires du continent.

En fin de mandat, il sait très bien que le vote de la communauté haïtienne de la Floride sera déterminant pour sa réélection en 2020. Se positionnant en ultime défenseur des revendications de cette communauté lui donnera un levier politique stratégique de grande envergure. Plaidoyer pour une prolongation du TPS en faveur de plus de 50 000 haïtiens est une arme fatale à double tranchant: Premièrement, gagner l’électorat Haïtien pour sa réélection et secondement, continuer à imposer la carte Taïwanaise à Haiti tout en manipulant le Président Jovenel Moise et les futurs dirigeants Haïtiens à coups de chantages diplomatiques faisant passer la Chine comme une menace pour la région.

En réalité, ce péché stratégique monumental de la part de Jovenel Moise révèle l’inaptitude de ces conseillers en matière de politique étrangère et le déficit de connaissances stratégiques des officiels du Ministère des Affaires étrangères qui ne cessent de livrer la diplomatie Haïtienne à des imposteurs politiques et des clients partisans dépourvus de toute notion élémentaire des affaires internationales.

Aujourd’hui, Haïti connait une situation de crise systémique généralisée où les aspects économique et humanitaire d’un peuple dont 60% vivant sous le seuil de la pauvreté, nécessitent la carte financière chinoise. Se rapprocher de la Chine Populaire, la deuxième puissance économique du monde, le plus grand marché touristique devant les Etats-Unis, le pays qui dépasse tout l’occident en matière de robotique et d’intelligence artificielle, pourrait aider Haiti à éviter un désastre économique et permettrait à notre pays de se reconstruire en négociant un plan de développement économique sur le long terme avec les chinois.

En définitif, Haiti restera toujours le grand ami historique des Etats-Unis d’Amérique. Notre éternelle proximité régionale et le succès individuel de nos compatriotes aux Etats-Unis définissent déjà nos rapports privilégiés avec le peuple américain. La plus grande démocratie et économie du monde ne saurait nous empêcher de faire de nouveaux amis.

Les conventions de vienne de 1961 sur le droit des relations diplomatiques garantissent le droit de souveraineté des Etats à définir leurs rapports sur l’échiquier international et d’autant plus que tous les documents stratégiques de sécurité Nationale de Bush à Obama avaient déjà anticipé l’expansion chinoise dans la région.

De ce fait, c’est logiquement l’incompétence diplomatique du leadership haïtien et l’instinct servile de conserver à tout prix le pouvoir qui systématiquement empêchent à nos leaders de négocier la carte chinoise avec nos amis américains en leur fournissant les garanties de sécurité nationale qui leur préoccupent l’esprit en raison de notre situation d’Etat failli.

A cet effet, il est impérativement temps pour que ceux qui connaissent les affaires internationales et les rouillages de Washington intègrent la diplomatie Haïtienne pour orienter stratégiquement la politique étrangère du pays afin d’eviter que Haiti soit à nouveau à la merci d’un Marco Rubio désespérément paniqué par la montée en puissance de la Chine Populaire.

Gumais Jean Jacques