Haïti – Économie : Nesmy Manigat et Kesner Pharel pour l'élimination de la subvention des carburants


L’ancien Ministre de l’Éducation et Président du Comité éthique du Partenariat mondial pour l’éducation Nesmy Manigat et le réputé Économiste haïtien Kesner Pharel s’entendent sur la nécessité d’éliminer la subvention sur les carburants en Haïti afin de libéraliser leur prix et obtenir des recettes fiscales suffisantes pour corriger en partie le déficit public dont la subvention prive l’État de plus de 100 milliards de Gourdes [exercice fiscale 2018-2019, incluant estimation du dernier trimestre]
Les deux hommes ont indiqué qu’Haïti avait besoin d’une réforme structurelle en profondeur qui augmenterait les recettes fiscales pour équilibrer les finances publiques et couvrir les besoins essentiels des secteurs moins favorisés de la société soulignant « Il est pratiquement impossible de couvrir les besoins fondamentaux de la population et d’investir dans des infrastructures avec un petit budget comme celui que nous avons. »
À titre de comparaison, Nesmy Manigat indique que le budget annuel d’Haïti était trois fois inférieur à celui alloué au seul Ministère de l’Éducation de la République dominicaine, mais que le déficit public en Haïti pourrait être compensé si les prix des carburants étaient ajustés à la pompe et dégager des fonds d’investissements et pour renforcer d’autres services publics dont l’éducation [Note HL : Cela présume également que le Gouvernement cesse de verser plus de 200 millions de dollars de subvention à la compagnie d’État l’Électricité d’Haïti (EDH) pour combler partiellement son déficit annuel ] rappelant qu’en République voisine « un système d’ajustement des prix hebdomadaires des carburants a été adopté, ce qui permet de compenser une partie du déficit public de ce pays. »
L’Économiste Kesner Pharel a ajouté qu’en Haïti, il était nécessaire d’adopter des mesures de stabilisation économique urgentes dans le cadre d’un accord de mécanisme élargi avec le Fonds Monétaire International (FMI) soulignant que la crise socio-politique avaient généré une crise économique au pays « Il est impossible de gouverner Haïti avec aussi peu de ressources. L’instabilité politique ne nous aide pas »
Les deux hommes déplorent que depuis 2011, Haïti n’a pu dépasser 2% de Produit Intérieur Brut (PIB) alors que la Banque Mondiale indique dans son dernier rapport « Global Economic Prospects » publié en juin dernier, que la croissance de l’économie haïtienne pourrait s’élevé à aussi peu que 0,4% en 2019.