Haïti – FLASH : Libération stupéfiante d’un Pasteur haïtien accusé de viol

L’Office de la Protection du Citoyen (OPC) a appris avec stupéfaction qu’au cours de la deuxième journée des assises criminelles sans assistance de jury tenue dans la Juridiction du Tribunal de Première Instance de Jérémie, que le Juge du Tribunal Criminel, Jean Baptiste Louis Jean a ordonné, le mardi 16 juillet 2019, la libération immédiate du Pasteur Petit, accusé de viol sur une mineure de 14 ans dans la localité de Grand Vincent, Section Communale des Roseaux.
L’OPC tient à rappeler que le Pasteur Petit avait déjà été arrêté, le 19 décembre 2017, pour abus sexuel sur la personne d’une fillette dénommée Ernesie Dimanche, puis libéré, le 29 décembre 2017, sans aucune forme de poursuites.

Constatant la légèreté avec laquelle les dossiers de viol sont traités, l’OPC avait recommandé aux autorités judiciaires d’engager de nouvelles poursuites à l’encontre du pasteur après avoir confirmé que la victime était devenue enceinte. Donnant suite à cette démarche, la justice a procédé une deuxième fois à l’arrestation du Pasteur en avril 2018. Après avoir été régulièrement saisi, le Juge instructeur chargé du dossier, le Magistrat Rosny Saint-Louis a ordonné un test ADN immédiatement après l’accouchement de la fillette dont les conclusions ont confirmé que le Pasteur était bien le père de l’enfant. Devant cette preuve, le Juge Instructeur a rendu son ordonnance et renvoyé l’inculpé devant le Tribunal Criminel pour y être jugé conformément à la loi.

« Cependant, en dépit des preuves irréfutables versées dans le dossier dont les certificats confirmant le viol, la confirmation du test ADN et l’acte d’engagement dument signé de l’intéressé et authentifié par un notaire, le Juge Jean Baptiste Louis Jean a décidé de passer outre de ces pièces à conviction en ordonnant la libération immédiate de l’accusé. » déplore l’OPC.
Renan Hedouville, le Protecteur du Citoyen réaffirme que « de telles pratiques ne font que ternir davantage l’image de la justice et renforcent le phénomène de l’impunité. »
Face à une telle situation et au regard des allégations faisant état d’une vaste opération de corruption dans ce dossier, l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) invite instamment le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) et le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) à diligenter une enquête en vue de statuer sur les raisons qui seraient à l’origine de la libération du Pasteur Onold Petit.