Israël dans l’impasse après l’inculpation pour corruption de Netanyahu, titre Vatican News

«en s’arc-boutant, Benjamin Netanyahu fragilise l’Etat d’Israël sur le plan intérieur et international».

C’est une première dans l’histoire d’Israël, le Premier ministre est inculpé pour corruption, abus de confiance et malversation, et ce dans trois affaires différentes. Une condamnation qui promet de peser sur Benjamin Netanyahu, déjà empêtré dans une impasse politique.

Dimanche 24 novembre 2019 ((rezonodwes.com))– «Les chances, ou les risques, que Benjamin Netanyahu sorte du jeu politique paraissent très forts», explique Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités, président de l’IREMMO (Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient), «la probabilité est forte qu’il perde la main». 

Après des mois de suspense, Benjamin Netanyahu est devenu jeudi 21 novembre le premier chef de gouvernement de l’histoire d’Israël à être inculpé pour corruption pendant son mandat qui s’est ouvert en 2009, le plus long pour un Premier ministre depuis la naissance de l’État hébreu.

Le scénario ne pourrait pas être pire pour le Premier ministre: cette triple condamnation survient alors que s’ouvre un nouveau cycle de négociations pour doter Israël d’un gouvernement, tandis que le pays est plongé dans une impasse politique depuis les élections de septembre, où le centriste Benny Gantz et le leader de droite Benjamin Netanyahou sont arrivés au coude-à-coude. 

Un Premier ministre qui critique ses propres institutions 

Benjamin Netanyahu est inculpé dans trois dossiers différents. L’affaire «4000», également appelé «Bezeq», du nom d’un groupe israélien de télécoms, la justice soupçonne le Premier ministre d’avoir accordé des faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des millions de dollars au patron de Bezeq en échange d’une couverture médiatique favorable d’un des médias de ce groupe, le site Walla.

Mais il est également soupçonné d’avoir reçu de luxueux cadeaux de la part de personnalité et suspecté d’avoir tenté de s’assurer une couverture favorable dans le plus grand quotidien payant du pays, le Yediot Aharonot.

Au-delà de l’inculpation, c’est la réaction du Premier ministre qui aggrave la situation, estime Jean-Paul Chagnollaud. Après l’annonce du procureur général, Bibi comme il est surnommé, a immédiatement dénoncé une tentative de coup d’État, qualifiant de «fausses accusations motivées par des considérations politiques». «Il se comporte comme un personnage qui n’est pas Premier ministre car il attaque et la police et la justice», analyse le professeur émérite, «en s’arc-boutant, Benjamin Netanyahu fragilise l’Etat d’Israël sur le plan intérieur et international».

Il est important de souligner que selon la loi israélienne, Benjamin Netanyahu peut demeurer Premier ministre malgré cette mise en examen, mais il ne peut pas devenir simple ministre dans un éventuel gouvernement de coalition.