Journée internationale de l’Education: Haïti, un système éducatif à repenser

Cette conférence qui s’est déroulée en présence du Directeur général du ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), le Dr Meniol Jeune, représentant du ministre Pierre Josué Agénor Cadet, était l’occasion pour les différents intervenants de l’UNESCO, l’UNICEF, la Coopération Union européenne de mettre l’accent sur l’importance de l’éducation dans une société en quête de développement durable comme Haïti.

En effet, la représentante de l’UNESCO en Haïti, Mme Pilar Alvarez, dans son message, a mis l’accent sur l’importance d’une telle ressource pour l’humanité et particulièrement pour Haïti dans sa quête de prospérité. “Cette journée est ainsi l’occasion de nous rappeler que l’éducation est une ressource précieuse pour l’humanité ; mais aussi qu’elle est une ressource trop rare pour près d’un demi-million d’enfants haïtiens qui ne sont pas inscrits à l’école pour plusieurs raisons”, a-t-elle déclaré. Par ailleurs, elle en a profité pour dénoncer l’impact considérable de la crise sociopolitique et économique de l’année dernière sur le système scolaire. “L’impact d’une crise sur l’apprentissage scolaire est aussi une crise pour la prospérité, pour la planète, pour la paix et pour les personnes, car l’éducation est la clé de l’ensemble des Objectifs de Développement Durable (ODD)”, a-t-elle assuré invitant l’Etat haïtien à prendre ses responsabilités envers les citoyens pour garantir le droit à l’éducation.

Elle est vite rejointe par Mme Maria-Luisa Fomara, l’intervenante de l’UNICEF en Haïti, qui a dénoncé la situation critique des élèves pour l’année 2019. “Sur 189 jours de classe, les élèves en ont raté 60 jours à cause des turbulences politiques qui ont engendré l’insécurité”, s’est plaint Mme Maria-Luisa Fomara. Cette dernière dit être consciente des défis auxquels le pays fait face, c’est pourquoi “l’UNICEF ne ménagera aucun effort pour venir en appui aux enfants”. Invitant les partenaires, les bailleurs, l’Etat central à redoubler d’efforts, la représentante de l’UNICEF appelle les autorités à réagir en faveur des droits à l’éducation pour faciliter les opportunités aux enfants sachant que 85 % des écoles en Haïti sont payantes et que les parents rencontrent différents obstacles pour payer l’écolage de leur progéniture.

Le représentant de la Coopération de l’Union européenne et président du Groupe sectoriel education, M. Aniceto Rodriguez Ruiz a abondé dans le même sens que les deux premières intervenantes. Par ailleurs, il a mis l’accent sur le rôle et la responsabilité de l’Etat à garantir le droit fondamental qu’est l’éducation contestant fortement que des millions d’enfants n’ont pu se rendre à l’école pendant près de 3 mois à cause du climat sécuritaire.

Pour le Directeur général du MENFP, le Dr Meniol Jeune, beaucoup de défis sont à relever, mais rassure que le MENFP prendra ses responsabilités et des dispositifs pour garantir le droit à l’éducation. Dans son intervention, ce dernier a réaffirmé “l’importance de l’éducation et la nécessité d’en faire un patrimoine universel qu’il importe de protéger et de défendre”.

Entretemps, selon les dernières données communiquées par l’UNESCO, près de 460 mille enfants ne vont pas à l’école en Haïti et sont, de ce fait, hors du système scolaire.

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