La BNC sera sollicitée autour de la subvention des produits pétroliers

Le ministre de l’Économie et des Finances du gouvernement démissionnaire, Joseph Jouthe, a annoncé que l’expertise de la BNC sera sollicitée dans une réflexion qui pourra amener à terme à absorber la subvention des produits pétroliers et leurs dérivés d’un montant mensuel de 23 millions de dollars américains lors de l’installation en milieu de semaine du nouveau conseil d’administration présidé par Raoul Pierre-Louis.

 En votre qualité d’experts dans le commerce de l’argent -qui devient de plus en plus une ressource très rare ces temps-ci -vous allez être très sollicités. Et moi même, je commence par solliciter votre expertise pour une réflexion qui pourra nous amener à terme à absorber la subvention des produits pétroliers et de leurs dérivés. L’État haïtien est en train de subir une subvention de 2 milliards de gourdes, soit l’équivalent de 23 millions de dollars américains pour chaque commande de produits pétroliers », a indiqué le ministre de l’Économie et des Finances, qui a appelé les membres du conseil à collaborer  afin de réussir et de mériter ainsi la confiance placée en eux par le président Jovenel Moïse.

« C’est pourquoi le MEF enjoint tous les intervenants dans ce secteur, dont le BMPAD et l’association des professionnels du pétrole, de prospecter de manière célère pour trouver de meilleurs prix sur le marché international », a poursuivi Joseph Jouthe, soulignant que  « la subvention est lourde pour l’État mais l’État est obligé de la supporter parce que tous les indicateurs macroéconomiques sont au rouge ».

« Tout le monde le sait. Qu’il s’agisse de la population ou du secteur politique tout le monde sait que l’État souffre du poids de la subvention. Ces 2 milliards de gourdes de subvention mensuelle auraient pu servir les collectivités territoriales, permettre à l’État d’avoir les moyens de donner d’autres services à la population », a soutenu le ministre de l’Économie et des Finances qui explique le pourquoi de cette subvention. «  Cette subvention aide la population à acheter le carburant parce que le peuple ne peut pas souffrir. L’État est obligé de supporter la subvention », a aussi souligné le ministre de l’Économie et des Finances en s’adressant aux responsables de la BNC, une banque d’État, troisième banque en Haïti, astreinte aux normes prudentielles comme toutes les banques commerciales qui, selon la loi, verse 25 % de ses dividendes annuels au Trésor public.

« Je vous encourage à maintenir et à renforcer le système de gestion de la BNC », a indiqué le ministre de l’Économie et des Finances dans son discours.

Le nouveau président du conseil administration a.i de la BNC, Raoul Pierre-Louis, n’a pas répondu spécifiquement à l’annonce que la BNC sera sollicitée dans le cadre d’une « réflexion » sur l’absorption des 23 millions de dollars mensuels de subvention des produits pétroliers. La BNC va renforcer l’efficacité de sa gestion, a indiqué le nouveau patron de la BNC, qui promet de « veiller à ce que les actes que nous allons poser et les décisions que nous prendrons ne causent ni n’aggravent les déséquilibres dans le système ». « Je m’évertuerai à apporter un correctif aux problèmes de la conjoncture par le truchement des mécanismes de contrôle », a poursuivi Raoul Pierre-Louis, ancien vice-président d’un ancien conseil d’administration de la BNC, président de la commission de redressement de la BPH, qui a remercié le président Jovenel Moïse pour cette opportunité de se mettre au service des Haïtiens, des Haïtiennes et de l’économie du pays dans une conjoncture difficile.

« Je mesure combien il est impérieux de développer toutes mes capacités en vue de maximiser ma contribution à la recherche de solutions idoines aux problèmes structurels qui freinent l’exploitation optimale de tous les avantages intrinsèques à la nature de cette banque. Aussi m’emploierai- je, tout de suite, aux côtés des titulaires du MEF et de la BRH à relever les défis de l’heure, notamment celui de l’exiguïté du crédit qui a toujours constitué un frein à l’expansion des activités entrepreneuriales. Je fais encore miennes à ce jour les grandes ambitions de ce changement », a assuré le président du conseil d’administration de la BNC, Raoul Pierre-Louis.

Source Le Nouvelliste