La crise haïtienne et ses incidences certaines sur les fêtes de fin d’année

Quand l’instabilité politique règne dans un pays, tous les autres secteurs ne sont pas épargnés. Les opérateurs culturels plongent dans une inquiétude sans borne car les fêtes de fin d’année sont incertaines.

Alors qu’une crise perdure, les autorités haïtiennes peinent encore à faire montre d’une certaine lucidité pour enfin tirer la bonne conclusion.

Cette crise qui sévit dans le pays inquiète tout le monde puisque depuis environ deux (2) mois des barricades sont dressées dans tous les recoins du pays. Des manifestations organisées un peu partout à travers le pays réclamant la démission du Président Jovenel Moïse.

Les victimes collatérales sont nombreuses. En principe, sur une année civile le secteur culturel haïtien peut se pencher sur trois (3) grandes périodes pour entamer toute une série d’activités: le carnaval, la période estivale et surtout les fêtes de fin d’année. Ces périodes sont des moments clés pour les grandes activités culturelles en Haïti.

Cette année, on se le rappelle bien, le carnaval national a été annulé en raison des troubles politiques, une décision qui n’a pas fait l’unanimité chez les musiciens. Si certains groupes musicaux parvenaient malgré eux à maintenir en demie teinte leurs tournées estivales, d’autres ont dû tout carrément annuler les leurs.
Même s’ils sont nombreux les groupes musicaux qui résident en terre étrangère, les groupes locaux comme Kreyol La, Mass Compas, K-Niway ou encore Djakout n’ont pas fait bonne recette.

À environ un mois du début des fêtes de fin d’année, les promoteurs ne savent à quel saint se vouer. Oseront-ils organiser des grandes soirées à des prix exorbitants ? Est que ce que les mélomanes seront en mesure de payer les prix faramineux des billets? Est ce que les groupes qui résident à l’étranger comme Klass, Nu Look, Zenglen, Vayb, Kaï, entre autres, braveront ce danger sous peine de se faire victime? La police nationale, est elle en mesure de garantir la sécurité des gens après chaque bal? Les sponsors, pourront-ils continuer à supporter les promoteurs afin de réaliser leurs bals? Ce sont des questions pertinentes qui donnent du grain à moudre aux opérateurs culturels.

Des musiciens qui sont eux aussi des pères de famille espèrent comme tous les autres pères de famille qu’une solution soit trouvée dans un délai record pour pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles.

N’en parlons pas de la Noël qui est une fête chrétienne et païenne, mais la crise que connaît le pays risque d’éclipser cette fête que tout monde adore depuis l’enfance.

N’en déplaise à plus d’un, mais nous sommes sur le point de connaître une période inédite dans l’histoire de la musique haïtienne. Nous risquons de ne pas pouvoir assister à un bal traditionnel cet hiver.

Définitivement les jeunes n’ont plus de loisirs dans ce pays qui est malade jusqu’aux os. Pouvons-nous toujours penser à un changement radical qui favoriserait le secteur culturel? Depuis des lustres nous restons sur notre soif, or la situation se déprave.
 

Me Richarson Bigot, Av. source Adduction MEDIA