L'électricité 24h/24 était "un slogan", indique ce haut cadre de l'EDH

Alors que des millions d’Haïtiens attendaient la réalisation de la promesse d’électricité 24h/24 faite en 2017 par le président Jovenel Moïse, voilà que le directeur de communication de l’Electricité d’Haïti (EDH), Jose Davilmar, confirme qu’il ne s’agissait que d’un “slogan”, une “annonce politique” avant et après laquelle aucune mesure n’avait été prise.

« Je me donne entre 18 et 24 mois pour qu’Haïti ait de l’électricité 24/24 » avait déclaré le président Jovenel Moïse en juin 2017 sous forme de promesse à la population haïtienne. Une promesse qui n’a pas pu être respectée par le locataire du Palais national. Interrogé sur la question à la télé 20, le directeur de communication de l’EDH, Jose Joachim Davilmar, a fait savoir que cette promesse n’avait pas été calculée par le président de la République et qu’aucune disposition technique n’avait pas été prise.

D’après M. Davilmar, l’EDH qui est l’un des plus gros producteurs et vendeurs de l’électricité en Haïti n’a pas été partie prenante de cette décision du président d’électrifier Haïti durant toute la durée de la promesse. Le cadre, tout en invitant les hommes politiques à avoir un comportement plus responsable, rappelle qu’il y a deux phases dans une promesse. « d’abord la promesse elle-même ensuite l’appropriation de cette promesse par l’État dans sa capacité ».

En ce sens, il invite les politiciens à élever l’Etat à la hauteur de son rang. « Il nous faut nous prendre plus au sérieux quand nous disons les choses… » exhorte le directeur de communication de l’ED’H. Les politiciens disent ce que veulent entendre la population sans se soucier de la capacité du pays à les réaliser, regrette-il. Pour preuve, « le délai de 24 mois du président pour électrifier le pays est écoulé plus vite que prévu », fait-il remarquer.

Un discours un peu contraire à celui l’ingénieur Evenson Calixte. Le directeur général de l’Autorité nationale de régulation du secteur de l’énergie (ANARSE), en juillet dernier, avait laissé entendre que l’instabilité politique du pays a été l’un des éléments ayant empêché au chef de l’Etat d’honorer sa promesse d’électrifier le pays 24h/24.

Pour parler des problèmes techniques et les manques relatifs à une politique publique de l’énergie en Haïti, Davilmar souligne au micro du journaliste Robenson Geffrard, le problème lié à la subvention des 150 millions de dollars à l’EDH, la désuétude du réseau vieux depuis plus de 4 décennies, la politisation de l’institution et les dettes des autres institutions au sein de l’appareil de l’Etat envers l’EDH.

« Le palais national nous doit de l’argent, y compris la majorité des ministères et les organismes autonomes » explique-t-il. À eux seuls, ils doivent plus de 14 milliards de gourdes à l’EDH, regrette-t-il.

L’ancien candidat à la députation dans le nord du pays, rappelle que l’EDH compte plus de 200 mille abonnés dans la région métropolitaine où l’institution fournie 14 à 16 heures d’électricité par jour. Ce qui lui coûte la somme de 510 millions de gourdes de factures. « Seulement 160 millions ont été collectées sur les 510 millions dépensées », se plaint le responsable.

Source: Loop HAITI