L’initiative « dialogue communautaire » de Jovenel Moïse, une tentative pour tromper la vigilance de la population, selon le parti politique Fusion

Jovenel Moïse menace de faire « provoquer des accidents » chez des secteurs, « qui lui barreraient la route »…

La nouvelle initiative, intitulée « dialogue communautaire », lancée le dimanche 22 décembre 2019, par le président Jovenel Moïse, viserait à tromper la vigilance de la population, selon les avis rassemblés par l’agence en ligne AlterPresse.

« C’est une démarche de gymnastique démagogique », qualifie le secrétaire général du parti politique Fusion des sociaux-démocrates (Fusion), Rosemond Pradel, dans une interview accordée à AlterPresse.

Lors du lancement de cette initiative de « dialogue communautaire », Jovenel Moïse a discuté avec plusieurs dizaines de citoyennes et de citoyens de communautés, provenant de divers quartiers dans la capitale haïtienne, sur des problèmes « dits prioritaires ».

Dans des propos violents et très menaçants, Jovenel Moïse ne s’est embarrassé d’aucun scrupule, ce 22 décembre 2019, pour annoncer combien des secteurs, qu’il n’a pas osé identifier, pourraient « être victimes d’accidents », au cas où « ces secteurs » s’aviseraient de « lui barrer la route » dans « la mise en œuvre de ses projets ».

Si le parlement n’a pas eu le temps de renouveler son personnel politique, avant janvier 2020, c’est la faute de Jovenel Moïse, et non de l’opposition, souligne le parti politique Fusion.

Jovenel Moïse est responsable du désastre politico-économique du pays. La crise socio-économique alarmante aura des conséquences néfastes sur l’année 2020, augure, pour sa part, le coordonnateur du parti politique Organisation du peuple en lutte (Opl), Edgard Leblanc Fils, interrogé par AlterPresse.

« Malgré cette période (traditionnellement) de fêtes, il n’y a aucun signe de festivités dans le pays. L’atmosphère est teintée de désarroi et de désespoir. Ce qui explique la douleur et la colère de la population », exprime l’Opl.

Les choses s’annoncent plutôt mal pour le pays dans les jours à venir, en raison de la dissolution du parlement haïtien et de l’absence d’un gouvernement régulier.

Jovenel Moïse avait annoncé la mise en place d’un nouveau gouvernement, avant la fin de l’année 2019, au terme de « négociations politiques ».

Les 5 entités politiques, signataires de l’accord de Marriott du 10 novembre 2019 ou du consensus de Port-au-Prince, ont catégoriquement décliné l’invitation à s’entretenir, le vendredi 20 décembre 2019, avec Jovenel Moïse, au Palais national, autour du dit document, dans la perspective de trouver une issue à la crise politique.

De son côté, le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh) encourage tous les protagonistes politiques à poursuivre leurs efforts, en vue d’une issue à la crise, par la voie du dialogue, dans un communiqué, publié le jeudi 19 décembre 2019.

Source Alter Presse