Des pompiers marchent en silence contre l'insécurité à Port-au-Prince

Ce dimanche, des sapeurs-pompiers ont marché à travers plusieurs rues de la capitale en vue de dénoncer le phénomène d’insécurité qui gangrène le quotidien de la population haïtienne, notamment à Port-au-Prince et ses environs.

Plusieurs dizaines de sapeurs-pompiers ont gagné le bitume ce dimanche 1er septembre pour dénoncer l’insécurité grandissante à laquelle font face les citoyennes et citoyens haïtiens à l’approche de la rentrée scolaire 2019-2020 prévue dans moins d’une semaine (soit pour le 9 septembre). Le rassemblement a eu lieu à Delmas 75, non loin de la résidence de Frantz Jean, un sapeur-pompier tué par balles lors des tensions à Martissant le 28 août dernier.

“Ce que nous revendiquons, c’est que chacun puisse sortir et vaquer à ses occupations sans se soucier des bandits qui peuvent à tout moment l’envoyer au cimetière ou à l’hôpital”, a expliqué à Loop Haiti un membre de la brigade des pompiers de Carrefour joint par téléphone. Il plaide en faveur de mesures sérieuses pouvant garantir la sécurité des vies et des biens. “On est à une semaine de la rentrée des classes”, rappelle-t-il, soucieux.

Cette marche silencieuse a été l’occasion pour les participants de réclamer justice pour leur collègue Frantz Jean, assassiné la semaine dernière lors d’échanges de tirs dans les zones de Bicentenaire, Avenue Bolosse et Martissant. Ces espaces situés à l’entrée sud de la capitale et donnant accès à au moins quatre départements du pays, sont de temps en temps impraticables à cause d’hommes lourdement armés qui y font leur loi jours et nuits.

Cette semaine, dans la foulée des tirs d’armes automatiques entre les groupes armés de la zone, deux camions de marchandises ont été détournés. Un camion de pompiers dans lequel se trouvait Frantz Jean, tentant de traverser le périmètre sous tension, a été attaqué. Le policier a perdu la vie durant cet assaut et plusieurs autres citoyens ont été blessés. “Justice pour Frantz Jean”, peut-on lire sur des banderoles des manifestants.

Dans son discours de circonstance, lors de son installation la semaine dernière, le nouveau directeur général a.i de la police nationale, Normil Rameau, a promis une intensification de la lutte contre le banditisme et la criminalité organisée. Ce qui, selon lui, “requiert le renforcement des capacités opérationnelles, administratives, d’intelligence, de tactique et de logistique de la PNH.”

La tâche de lutte efficacement contre ce phénomène exige également, avait souligné Rameau, “l’amélioration des conditions de travail des policiers”. Nous nous engageons à faire reculer la précarité à la fois dans les commissariats et votre vie privée. Les policiers victimes dans l’exercice de leurs fonctions et leurs familles bénéficieront de l’accompagnement qui leur est dû”, a-t-il ainsi promis.