Une marche armée contre des immigrés au Chili: des Haïtiens paniqués


Le groupe « Despierta Chile » a lancé un appel à une marche armée contre des immigrés le dimanche 11 août sur la Plaza Italia. Des milliers d’Haïtiens, une des cibles de ce rassemblement promouvant « le Chili pour les Chiliens », se sentent paniqués et menacés.
Considérant les caractères « clairement haineux, violents et anti-immigrés » de cet appel à mobilisation, un groupe d’avocats a adressé une lettre à la mairesse Karla Rubilar pour demander son interdiction, lit-on dans le journal El Dinamo. Les avocats ont indiqué que cette manifestation publique armée est « contraire à l’État de droit, qui menace et risque de mettre en danger l’ordre public, constitue un crime ».
Les avocats signataires ont brandi l’article 19-13 de la constitution chilienne qui reconnait que le droit à la réunion « doit être exercé de manière pacifique et sans armes ».
Ils ont insisté auprès de la mairesse Rubilar sur la nécessité d’interdire une telle mobilisation car elle constitue un « risque grave pour la sécurité publique » du pays et cela pourrait même compromettre sa responsabilité politique.
La demande de mobilisation a par ailleurs été rejetée parce qu’elle ne « remplit pas les conditions qui garantissent la protection des citoyens », avait déclaré la mairesse. Pour le président Sebastián Piñera, cette manifestation devait être interdite parce qu’elle cache « des sentiments de haine, de xénophobie et de violence ».
« Nous ne voulons pas de cela au Chili », a-t-il affirmé quelques heures avant l’intervention de la mairesse Rubilar.