L’ULCC s’ouvre au public

L’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) a organisé une journée portes ouvertes, jeudi 16 janvier 2020, pour sensibiliser la société au fléau de la corruption. Classée à la 161e place sur 180 pays en 2018, dans l’indice de corruption établi par Transparency International, Haïti a beaucoup à faire pour briser le cycle de la corruption.

Le président de la République, des ministres, anciens parlementaires, avocats et militants des droits humains ont pris part à cette journée d’activités réalisée pour vulgariser les missions et les responsabilités de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC). Au cours de la visite guidée, les employés et cadres de l’institution ont expliqué aux visiteurs les instruments et les moyens dont dispose l’ULCC pour mener la lutte contre la corruption dans le pays.

Le focus a surtout été mis sur la mission de prévention et de répression de la corruption qui incombe à l’ULCC. Tout au long de la journée, des conférences-débats, présentation aux stands et rencontres entre les officiels ont eu lieu. Des exemplaires de la loi de 2014 portant prévention et répression de la corruption ainsi que la Convention interaméricaine contre la corruption ratifiée par le pays en 2002 et la loi sur la déclaration de patrimoine ont été distribués aux visiteurs.  

Selon le responsable de communication de l’ULCC, Frantz Exantus, les gens ne connaissent pas vraiment la mission de l’ULCC et ses prérogatives, ce qui laisse place à des mésinterprétations de ses actions. « Dès qu’il y a soupçon de corruption concernant un fonctionnaire qui gère l’argent de l’État, qu’il soit ministre ou directeur général ou encore un élu, l’ULCC peut le convoquer selon le décret créant l’ULCC », a-t-il précisé avant d’inviter les fonctionnaires à faire leur déclaration de patrimoine avant l’échéance du 31 janvier.

L’Office de protection du citoyen et la Fondasyon Je Klere, deux autres institutions de promotion et de défense des droits humains, ont été présents à cette activité. Leurs responsables ont aussi présenté leur champ d’activité au public. Me Samuel Madistin, qui animait une conférence avec des employés de l’ULCC, a insisté sur le fait que l’institution doit s’assurer que les fonctionnaires de l’État ainsi que les élus n’aient pas un train de vie supérieure à leur revenu.

Le chef de l’État, qui a dans le passé identifié la corruption comme les 5 grands maux du pays, a indiqué qu’il tenait à être présent pour encourager cette initiative ainsi que le combat contre ce fléau endémique qu’est la corruption. « J’encourage les fonctionnaires de l’État à faire leur déclaration de patrimoine dans le délai imposé par la loi. Car ils sont là pour servir et non s’enrichir. Tout le monde doit en effet collaborer afin de permettre à l’État d’exercer le contrôle sur ces recettes et dépenses », a déclaré Jovenel Moïse. Et d’ajouter que l’OEA va débourser 18 millions de dollars pour appuyer les institutions qui luttent contre la corruption dans le pays.

Ricardo Lambert Source Nouvelliste