Me Claudy Gassant installé à la tête de l’ULCC

Nommé directeur général de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) par arrêté présidentiel en date du 29 novembre 2019, Me Claudy Gassant a été installé, ce mardi, dans ses nouvelles fonctions par le ministre intérimaire de l’Économie et des Finances, Joseph Jouthe, lors d’une cérémonie qui s’est tenue dans les locaux de ladite institution.

« Les données disponibles montrent que la corruption constitue l’obstacle majeur au développement et à la croissance d’Haïti. Fort de ce constat, je m’engage à faire tout mon possible, dans le cadre de la loi, pour combattre ce fléau et permettre à notre pays de connaitre un lendemain meilleur », a garanti Me Claudy Gassant dans ses propos de circonstance. L’ancien commissaire du gouvernement de Port-au-Prince a promis de mener une lutte sans merci contre la corruption puisque, ajoute-t-il, tout manquement à cette responsabilité met en péril la légitimité des gouvernants, les valeurs démocratiques et le pouvoir de l’État.

Dans son discours de circonstance, le ministre a.i Joseph Jouthe a invité le nouveau directeur général de l’ULCC à combattre les cas de corruption les plus décriés en mettant en place des mécanismes visant à décourager les gens à pratiquer la corruption. « Vous accédez à ce poste de haute responsabilité à un moment particulier de la vie nationale, marqué par la méfiance légitime de la population qui dénonce de plus en plus la mauvaise utilisation des fonds publics », a fait savoir le ministre Joseph Jouthe au nouveau titulaire de l’ULCC.

Le ministre Joseph Jouthe rappelle que l’ULCC  a pour mission d’aider à combattre la corruption et ses manifestations sous toutes ses formes au sein de l’administration publique. Il a passé en revue les différentes tâches de l’ULCC : « Protéger les biens publics et collectifs,  assurer l’efficacité des mesures et actions pour prévenir, dépister, sanctionner et éliminer les actes de corruption et infractions assimilées, favoriser la transparence dans la gestion de la chose publique,  établir un climat de confiance pour promouvoir l’investissement privé,  moraliser l’administration publique et la République en général, etc.  »  

Quant au directeur général sortant, le major David Basile, il a soutenu s’être débrouillé, sans ressources adéquates et moyens nécessaires et surtout sous l’effet récurrent de vents contraires et contradictoires, pour remplir sa part du contrat et honorer les obligations liées à son mandat dans l’intérêt de la société. Le major David Basile dit avoir accompli son travail avec la conviction d’avoir toujours agi dans le sens de l’intérêt général. Toutefois ce travail, a-t-il soutenu, n’a pas conduit aux résultats judiciaires attendus. «  Pour être honnête, nous ne saurions dire que la lutte contre la corruption en Haïti, du moins dans son versant répressif, est déjà une réalité. Des dizaines de rapports d’enquêtes sur des cas avérés de corruption envoyées par l’ULCC aux autorités judiciaires de poursuite moisissent encore dans des tiroirs. Aucune mise en mouvement de l’action publique, aucun jugement, aucune condamnation »,  déplore le directeur général sortant de l’ULCC, le major David Basile, soulignant que c’est un constat amer et décevant qui doit interpeller tout le monde.

La mission de l’ULCC consiste à enquêter sur des faits de corruption suite à des plaintes ou des dénonciations. Cette institution est l’un des piliers du Système national d’intégrité qui s’engage dans la lutte contre la corruption.

Gerard Junior Jeanty source le Nouvelliste