Parlement dysfonctionnel : A minuit deux, Jovenel Moise déclare constater « un vide institutionnel » dans le pays

Le Président Jovenel Moise désire régner sans partage sur le pays durant sa dernière année de mandat qui prend fin, selon la constitution et le décret électoral de 2015, le 7 février 2021. A quelles fins toutes ces manigances?

Lundi 13 janvier 2020 ((rezonodwes.com))– Le président Jovenel Moise vient de donner raison à ceux qui dénonçaient l’impatience du chef de l’État d’arriver à la date fatidique du 13 janvier (deuxième lundi de janvier), où il serait seul maître à bord du navire national, grâce au dysfonctionnement du parlement.

Jovenel Moise, en effet, n’a pas pu attendre l’heure officielle de l’ouverture des bureaux. A minuit deux minutes (00h02), le premier mandataire de la nation, s’est empressé de publier un tweet non équivoque pour signifier à tous qu’il est désormais doté des pleins pouvoirs, après avoir asservi le judiciaire pour régler ses comptes à ses ennemis et protéger ses intérêts de clan.

« Ce lundi 13 janvier 2020, ramène la fin de la 50ème législature. Nous constatons la caducité du Parlement et nous prenons acte de ce vide institutionnel occasionné par le départ de la chambre des députés et des 2/3 du Sénat », a tweeté Jovenel Moïse.

Garant de la bonne marche des institutions, le Président, comme son mentor, n’a jamais daigné organiser des élections pour permettre à la Chambre Basse de continuer à fonctionner et pour renouveler les deux tiers du sénat dont le mandat arrive à terme aujourd’hui, après une prolongation inconstitutionnelle du mandat de 10 sénateurs élus en 2016.

Le chef du régime Tet Kale II a fait pire. Outre Aucune élection locales n’a pu se tenir. Jovenel Moise a préféré prendre en otage les résultats des élections indirectes pour les assemblées municipales, empêchant la constitution des conseils départementaux et des Conseillers Interdépartementaux.

Cette stratégie lui permet, non seulement de continuer à nommer uniquement les juges « de l’équipe » dans le système judiciaire, mais encore, avec la fin du mandat des maires, de remplacer les récalcitrants par des hommes et des femmes prêts à lui obéir au doigt et à l’œil. Il n’aura pas non plus les C.I.D., représentants des départements, dans ses pattes, lors des Conseils des Ministres.

Histoire de se débarrasser des contraintes imposées par les institutions de la République, d’avoir une forte emprise sur sur les choses et les gens et de préparer, comme en 2015, des élections dont l’issue serait connue d’avance.