Petro Caribe : « Collectif 4 décembre » dénonce le stratagème de Jovenel Moise visant à « vilipender nos institutions » en sollicitant de l’OEA une commission d’audit pour réviser le rapport de la Cour des Comptes


Qu’aurait exactement promis le candidat Jovenel Moise, lors de ses 18 mois de campagne électorale, à la Communauté internationale pour qu’aujourd’hui il continue de croire, de penser et de se mettre à rêvasser qu’il est réellement le Chef Suprême et Effectif et Maître des vies des 12 millions d’haïtiens et des biens de toute la presqu’île d’Haïti, terre léguée à nous tous par nos ancêtres ?
D’un côté, le président sollicite le dialogue, interprétant lui et le député Gary Bodeau, une voix comme une dictée ; et de l’autre, M. Moise fait tout pour traîner davantage le pays dans le « shithole » pour donner raison à l’autre en cherchant malencontreusement à dépouiller les institutions publiques de si peu de valeur et de crédit et de moralité qu’elles s’efforçaient d’en construire et d’en conserver. L’Ucref/Ulcc en sont des exemples probants car seul leur nom reste. Et qui viendra dire le contraire ?

« Nous dénonçons l’attitude du président et rejetons cette scandaleuse initiative du chef de l’Etat qui, de ce fait, déshonore, vilipende, dégrade et trahit nos institutions« , écrit le « Collectif 4 décembre » dans un communiqué publié dimanche.

Le coordonnateur général de cette organisation de la société civile, Jean-Robert Argant, qui a indiqué « avoir pris acte de la déclaration du président Jovenel Moise faite au journal de Miami Herald (10-12 juillet 2019) » à savoir « la sollicitation de l’OEA de l’envoi dans notre pays d’une commission d’audit pour travailler sur le dossier de Petro Caribe« , croit que c’est un stratagème utilisé pour « rejeter par ainsi le rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif« .

L’appel de Jovenel Moise lancé à l’OEA, après la première tentative échouée d’une « fake » mission, en juin dernier, démontre que le président de notre pays, estime Collectif 4 décembre, « n’est pas à la dimension des défis et ne fait que nous engouffrer encore plus dans la crise« .

Le « Collectif 4 décembre » qui croit que le temps est venu de dire « Halte à la honte« , a déclaré « s’opposer catégoriquement à cette démarche » du président Moise, tout en demandant « à toutes les organisations-soeurs de la Société Civile et à toutes les forces vives de la nation de faire front commun face à cette infamie« .

Attendons de voir la réaction du professeur Rosny Desroches, l’autoproclamé éternel représentant de la Société Civile en Haïti.

Soulignons que la Cour Supérieure des Comptes dans son deuxième rapport d’audit de mai dernier sur l’utilisation des fonds de Petro Caribe détournés en grande partie par des pontes des administrations Préval-Bellerive, Martelly-Lamothe/Paul, Privert-Jean Charles, a relevé que « l’Ingénieur » Jovenel Moise a utilisé de « stratagème pour détourner des fonds » destinés à un projet de construction de route qui n’a jamais vu le jour.

Un rapport qui fera tache d’huile dans les annales de l’histoire de la corruption, du banditisme d’Etat, d’impunité et de vols en série organisés pour appauvrir l’Etat haitien et le rendre incapable d’améliorer les conditions de vie des citoyens.