Rien de concluant après deux journées de discussions sur la crise politique à la nonciature apostolique

Après deux longues journées de discussions sur la crise politique et sur la recherche d’une solution concertée à la nonciature apostolique mardi et mercredi, aucune décision n’a été adoptée. Pire, la Passerelle et le regroupement politique Mache Kontre, signataires de l’Accord de Marriott, ont boudé la deuxième journée et ont réaffirmé leur attachement au document qui exige la démission du président de la République…

Nouvel échec pour trouver une solution concertée à la crise qui mine le pays depuis des mois.  « L’idée, c’était de trouver les points de négociation entre les acteurs afin de trouver une solution à la crise. Il y a l’Accord de Marriott et l’Accord de Kinam sur le tapis. On a fait ressortir les points de ressemblance et les points de divergence entre les deux documents à travers lesquels peut sortir une solution concertée à la crise… », a rapporté au Nouvelliste l’un des participants.

Notre source a souligné qu’au cours de ces deux premières rencontres, il n’a jamais été question de formation de gouvernement. « On n’en est pas encore là. Il y aura d’autres rencontres avec les acteurs afin d’avancer avec les négociations », a annoncé ce responsable de parti politique, requérant l’anonymat.

Dans un communiqué final signé par trois des participants à la rencontre nous lisons : « Nous, partis, regroupements politiques de l’opposition, représentants de la présidence, d’organisations de la société civile et des collectivités territoriales réunis à la nonciature les 17 et 18 décembre 2019, avons bouclé deux journées de réflexions et d’échanges autour de la crise politique, sociale et économique qui secoue le pays depuis plusieurs mois. C’est un pas positif et une démarche constructive qui doit se poursuive afin de rassembler tous les acteurs représentatifs de la société en vue de la résolution de la crise.

Les signataires du communiqué, Éric Jean-Baptiste, secrétaire général du RDNP ; sénateur Joseph Lambert, coordonnateur de KONA et Paul Denis de INIFOS ont remercié les Nations unies, l’OEA et la nonciature apostolique pour leur accompagnement.

Cependant, Le Nouvelliste a appris que ces deux journées de discussions entre les acteurs politiques est une initiative de Helen La Lime, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en Haïti et cheffe du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), l’OEA, la nonciature apostolique, représentant du Vatican.

Si des membres de la Passerelle et du regroupement politique Mache Kontre, signataires de l’Accord de Marriott, ont pris part à la première journée de rencontre, ces deux  structures ont carrément boudé la deuxième journée et réaffirmé leur attachement à l’Accord de Marriott qui exige la démission du chef de l’Etat.

Pour le regroupement politique Mache kontre, composé de l’OPL, MOCRHENAH, VERITE, VEYE YO, FUSION, il était évident que cette démarche pour trouver une solution à la crise n’allait donner aucun résultat. C’est pourquoi le regroupement a décidé de bouder la deuxième journée. Mache kontre estime que les signataires de l’Accord de Marriott doivent trouver une autre stratégie pour trouver une solution à la crise multidimensionnelle qui secoue le pays.

De son côté, la Passerelle a tout simplement désavoué dans un communiqué Charles Tardieu et Joseph Domingue Orgella, deux de ses membres qui avaient pris part à la première rencontre du mardi 17 décembre. « Le Groupe initiative de la Passerelle (GIP) n’avait pas autorisé ces membres ayant pris part à la première journée de rencontre à signer en son nom le communiqué… La GIP reste toujours soudée à l’Accord de Marriott. C’est pourquoi elle veut travailler avec tous les acteurs politiques et de la société civile pour trouver une solution à la crise. GIP rete kwè solisyon peyi a dwe jwenn ant Ayisyen ak Ayisyèn ki dakò chita ansanm san enjerans », conclut le communiqué.

Tout en soulignant que ses représentants avaient pris part aux deux journées de discussions à la Nonciature apostolique, Emmanuel Ménard, secrétariat général du Bloc Démocratique, signataire de l’Accord de Marriott, indique dans un communiqué que « les entités politiques, le secteur privé des affaires, les forces morales et sociales doivent tout mettre en œuvre en vue de la résolution pacifique de cette crise dans le sens des revendications légitimes de la population. »

Robenson Geffrard source le nouvelliste

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