Gédéon: « Les vrais bandits sont ceux qui circulent en costume »

Le Premier ministre démissionnaire, Jean Michel Lapin, a procédé mardi à l’installation du nouveau Directeur Général ad intérim de la PNH, Rameau Normil lors d’une cérémonie organisée à Pétion-ville en présence de l’ancien patron de l’institution policière, Michel-Ange Gédéon.

Jean-Michel Lapin, lors de son allocution prononcée devant un parterre de journalistes,  a adressé ses compliments au nouveau commandant de la Police nationale d’Haïti (PNH) pour ce nouveau poste « prestigieux ». Il rappelle à ce denier les lourdes tâches qui lui sont incombées ainsi que les défis qui l’attendent

« Vous occupez cette tâche dans une période difficile, ce qui doit être pour vous une belle occasion de vous mesurer, d’évaluer votre savoir-faire à la lumière des relations que vous aurez développées avec les différentes unités placées désormais sous votre commandement », a déclaré M. Lapin. Un adversaire de taille vous attend : il s’appelle l’insécurité, a-t-il poursuivi.

« La population haïtienne est fatiguée. La vie doit reprendre. Dans deux semaines, c’est la réouverture des classes. Tous les grands défis auxquels l’État doit s’adresser dépendent de la sécurité établie. Vous aurez de cœur et d’esprit à mettre tout en œuvre, à utiliser toutes vos ressources pour mettre à profit les grandes techniques susceptibles de ramener la paix dans les rues ».

De son côté, Michel-Ange Gédéon s’enorgueillit d’avoir bouclé trois « rudes » années de mandat et affirmait avoir lutté contre la politisation et la polarisation de la police nationale en vue de faire d’elle une institution indépendante et professionnelle.

« Diriger la police jusqu’à ce jour était une rude épreuve ». L’ancien DG, conscient des défis auxquels devra faire face son remplaçant, a formulé ses vœux de succès à Rameau Normil et a, par ailleurs, dénoncé ce qui constituait une pierre d’achoppement à son travail : l’implication de certains hauts cadres de la fonction publique dans le phénomène de l’insécurité.  « Vous allez vous trouver face à de hauts cadres de l’État fuyards et malhonnêtes ».

Et, selon lui, les vrais bandits à traquer et â mettre hors d’état de nuire ne sont pas ceux qui sèment la pagaille dans différents endroits de la capitale dont Bicentenaire, Bolosse et Martissant. Ce sont « ceux qui circulent en costume et chemise blanche, roulant dans de grosses cylindrées » et occupant de haute fonction dans l’État.