Jovenel Moise rejette le rapport Petro Caribe et déclare qu’ « il s’est engagé à respecter les conclusions d’une commission qui étudie les allégations de corruption »

« Je résisterai à toute forme de pression réclamant ma démission » Jovenel Moise à Associated Press, mercredi.

« Si l’opposition veut le pouvoir, elle doit participer à des élections démocratiques et gagner le vote du peuple« Jovenel Moise, interviewé par AP

Avec la conclusion éventuelle de ce rapport attendu rédigé de façon intéressée par une « commission spéciale« , dont personne n’a jamais entendu parler auparavant, à quoi faudrait-il s’attendre ?
En tout cas, à la tribune de la 74ème Assemblée générale des Nations-Unies à New York, en septembre prochain, ce sera un président blanchi comme neige et qui n’aurait jamais fait usurpation de titre et n’aurait jamais usé de haute créativité de « stratagème » pour décrocher des contrats juteux de Petro Caribe, qui prendra la parole au nom de l’Etat d’Haïti, pour la troisième fois en trois ans.

Dans une interview accordée à Associated Press, le président Jovenel Moise « s’est engagé à respecter les conclusions d’une commission qui étudie les allégations de corruption« . Toutefois, à aucun moment de la durée, il n’y a eu aucun communiqué de presse signé et publié par l’un des deux premiers-ministres favoris du président, pour informer la Nation sur la composition et la principale mission de cette commission… Et qui sont ces commissaires ?

« L’audit de la Cour des Comptes n’implique pas le pouvoir exécutif. C’est une préoccupation du pouvoir judiciaire » Jovenel Moise à AP

« J’achèverai mon mandat« , a déclaré le président Jovenel Moise, dans un entretien exclusif accordé à l’agence de presse américaine Asociated Press mercredi.

Le journaliste-interviewer a souligné que cette persistance du président à garder le pouvoir intervient « en dépit de la violence, la mauvaise situation économique du pays et les mois de protestions contre des allégations de corruption qu’il n’a pas héritée du gouvernement précédent« .

Quitte à ce qu’on ait besoin bientôt de 100 Gourdes pour $1, selon les prévisions des économistes avertis et que le pays continue de fonctionner sans budget national, le président Jovenel Moise qui a déclaré « s’engager à respecter les conclusions d’une commission qui étudie les allégations de corruption« , probablement contre sa personne et les hauts dignitaires de son parti PHTK Tèt Kalé et alliés, a affirmé qu’ « Il faut beaucoup de courage pour rester au pouvoir, mais je vous promets que j’ai le courage de continuer à aller de l’avant«

Moise a en outre indiqué, sans le révéler, fort de l’appui de l’international, notamment les Etats-Unis et le Canada, « qu’il résisterait à toute forme de pression exigeant sa démission« .

Commentaires de l’Associated Press :

« Le nom de Moise est apparu dans deux rapports après une enquête judiciaire pour corruption dans l’utilisation des fonds de Petrocaribe, un programme du gouvernement vénézuélien qui distribuait du pétrole subventionné aux pays des Caraïbes. Les manifestants sont descendus dans la rue à plusieurs reprises au cours des derniers mois, après avoir appris la fraude généralisée contenue dans les contrats gouvernementaux conclus avec des entrepreneurs pour la construction de routes et d’immeubles et la gestion de programmes sociaux.

Selon certaines informations, Moise aurait reçu des paiements indus en tant que constructeur privé pour une carrière dans le nord du pays avant d’assumer la présidence.

Selon AP, le « carwash » de Michel Martelly » aurait du coûter à l’Etat haitien pas plus que $2 millions

Les audits ont révélé que des millions de dollars des fonds d’aide avaient été détournés au profit de sous-traitants, en contrepartie de travaux de mauvaise qualité, comme un pont sur la très fréquentée Autoroute de Delmas, qui coûtait plus de 30 millions de dollars alors que cela aurait dû coûter aux environs deux millions de dollars.

Le président a déclaré qu’il ne s’inquiétait pas pour d’autres accusations concernant sa participation présumée à des contrats potentiellement abusifs. «L’audit judiciaire n’implique pas le pouvoir exécutif. C’est une préoccupation du pouvoir judiciaire« , a déclaré M. Moise oubliant, selon ses propres mots, qu’il a nommé en 2017 « une cinquantaine de juges corrompus » dans le système judiciaire haitien.

« Si l’opposition veut le pouvoir, elle doit participer à des élections démocratiques et gagner le vote du peuple »

Jovenel Moise a insisté sur le fait qu’Haïti devait sortir de la crise et laisser le processus judiciaire suivre son cours.

« Nous devons aller au-delà de la survie du gouvernement, car la stabilité politique en Haïti est la chose la plus importante pour nous« , a-t-il ajouté en concluant que « Si l’opposition veut le pouvoir, elle doit participer à des élections démocratiques et gagner le vote du peuple« .