Panne de recette pour la commémoration du premier anniversaire de PetroCaribeChallenge


Sombre anniversaire pour le mouvement PetroCaribeChallenge. Le sit-in annoncé devant le palais national par Nou pap dòmi, pour marquer les 12 mois de ce mouvement a tourné au fiasco. Seuls quelques dizaines de personnes ont été remarquées sur place, parmi lesquelles beaucoup de journalistes et les principales figures du mouvement. Peu de participants ont répondu à l’appel, et la plupart de ceux qui ont payé de leur présence ont profité de l’occasion pour faire de chaleureuses retrouvailles et prendre des poses photos. Les chefs de file, eux, ont multiplié les entrevues.
Cette faible affluence, Pascale Solages l’explique par les conditions de vie actuelles de la population. «Les gens sont dans une survie quotidienne. Ils vivent dans un pays où ils ne sont pas conditionnés pour lutter au quotidien pendant une, 10 ou 20 années. Leurs conditions de vie se détériorent. Nous sommes à un mois de la rentrée des classes. Les gens tentent de résoudre des problèmes de survie au jour le jour. Ce qui les empêche d’être dans une constance de lutte pour leur vie, car il faut qu’ils survivent», a-t-elle estimé.
Pour résoudre cette situation, Pascale Solages assure que les petrochallengers resteront mobilisés. «Nous continuerons à sensibiliser, à rencontrer des gens afin que tout le monde sache qu’il faut lutter pour cesser de survivre et pour pouvoir vivre. Car survivre ne permettra pas de résoudre des problèmes systémiques mis sur notre route pour nous empêcher de vivre dans la dignité», a-t-elle philosophé.
Selon Madame Solages, le lieu choisi pour commémorer ce premier anniversaire concorde avec les revendications de Nou pap dòmi. «Nous avions choisi de nous réunir devant le palais national parce que notre mouvement exige aussi la démission de Jovenel Moïse. Épinglé dans les rapports de la Cour des comptes, il doit se mettre à la disposition de la justice», a-t-elle fait savoir.
Un an après le début de PetroCaribeChallenge, Pascale Solages souligne que ce mouvement a provoqué un réveil citoyen, des manifestations géantes à Port-au-Prince et dans les villes de province, et aussi un regard sur la corruption et l’impunité. «Autant que cette lutte apporte douleurs et sacrifices, elle apporte aussi beaucoup de résultats», croit-elle. Questionnée sur ces résultats, elle énumère les deux rapports de la Cour des comptes, le réveil citoyen, la nécessité de mettre en branle un système judiciaire pour aborder l’aspect juridique de la question, l’implication des Haïtiens d’ici et de l’extérieur dans la lutte […].

Plus loin, Pascale Solages indique que la satisfaction des petrochallengers sera le procès PetroCaribe. «Nous sommes en pleine bataille. Nous n’avions jamais eu la prétention ni l’illusion de mener une bataille pour seulement un an. C’est un marathon. Nous sommes conscients que cela prendra du temps, et beaucoup d’énergie. Nous serons satisfaits quand les dilapidateurs et ceux qui orchestrent des répressions sur la population qui manifeste démissionneront. Quand leurs biens seront saisis, quand ils seront jugés et condamnés», a-t-elle déclaré.
Parallèlement à ce sit-in, des dizaines de militants, notamment proches de Pitit Desalin, ont été remarqués dans plusieurs points de la zone métropolitaine. Des barricades de pneus enflammés ont été également dressées. Moïse Jean Charles, à la tête d’une marche se dirigeant vers l’ambassade des États-Unis, a critiqué le soutien sans faille du pays de l’oncle Sam à Jovenel Moïse.
Pour sa part, l’un des chefs de file du secteur démocratique, André Michel, a pris ses distances aux mouvements de protestation de ce 14 août. Il l’a fait savoir sur Twitter. “Sektè Demokratik Popilè a pat lanse manifestasyon Pou Jounen 14 Dawout 2019 la. Sektè Demokratik la ankouraje tout sektè nan opozisyon an mete Tèt yo ansanm pou fè yon gwo  mobolizasyon pou ranvèse Jovenel Moïse sou pouvwa a. Se ansanm pou nou mennen batay la. Pa gen pike devan”, a-t-il tweeté.
Source: Le Nouvelliste