Rentrée scolaire ; des responsables d’établissements publics se montrent sceptiques

Le scepticisme animé par ces directeurs d’école nationale se justifie en raison des arriérés de salaire des professeurs non payés, des difficultés rencontrées dans le processus d’inscription et également de l’état de délabrement de leur établissement
À l’école nationale Caroline Chauveau, des élèves de la 9ème Année fondamentale accompagnés de leurs parents se bousculent pour retirer certaines pièces indispensables à accéder le niveau supérieur. Dans l’intervalle, la directrice de l’établissement essayait de mettre de l’ordre dans l’opération. ‘’ Ceux-là qui disposent de l’acte de naissance et des certificats sont appelés à patienter. Pour les autres,  il va devoir se mettre en règle’’, avertit  Erna Lambert Fleurissant, visiblement dépassée par la foule.
La situation de plusieurs établissements scolaires de Port-au-Prince, moins de 3 semaines avant la réouverture des classes, reste pour le moins préoccupante. Pour des directeurs interviewés par Rezo Nòdwès, les autorités au ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle doivent mettre leur devoir au propre.
’Nous avons un problème crucial. Le terrain réservé à la récréation est occupé par des carcasses de véhicules. La décision du service de la voirie de libérer des trottoirs a contraint certains propriétaires de véhicules à prendre possession de l’espace’’,  déplore Jocelyne Hyppolite, directrice de l’École nationale Déguesseau Lespinasse.
À l’école nationale Isidor Boisrond, la réouverture reste encore incertaine. Le directeur de cet établissement public situé au cœur de Port-au-Prince, évoque plusieurs dossiers brûlants encore dans l’impasse. En réunion de planification de l’exercice 2019/2020, le responsable menace de perturber la rentrée.
La rencontre est dégarnie et ça s’explique pour plusieurs raisons. Un professeur détenant sa lettre de nomination depuis plus de 19 mois peine à percevoir son salaire. L’allocation destinée à réparer le bâtiment n’a pas été accordée cette année’’, déplore Lunor Synal, directeur de l’École nationale Isidor Boisrond.
Hervé Noël