Carly Dollin : la boxe, pas un sport, mais une pratique bestiale motivée par de l’argent !

Suite à un percutant crochet reçu de son homologue Charles Conwell, Patrick
Day, victime d’une lésion cérébrale traumatique, a été plongé dans le coma
avant de rendre son dernier souffle ce 16 octobre, quatre jours après son collapsus.

Vendredi 18 octobre 2019 ((rezonodwes.com))– La perte tragique de l’Américain d’origine haïtienne, Patrick Day[1], allongé sur le ring infernal de Wintrust Arena, Chicago, n’est pas un cas isolé. Ceci devient même la règle dans ce jeu inhumain guidé par l’accumulation aveugle de l’argent. De 1890 à 2011, la CNN[2] a relayé les statistiques choquantes d’une enquête réalisée par  Manuel Velazquez[3] qui relate que 1604 boxeurs, soit 13 par année, ont pris rendez-vous avec le pays « sans chapeau », en raison de graves fractures cérébrales. Le commentaire du boxeur Canadien, d’origine haïtienne, Jean Pascal, en guise d’adieu à Patrick Day, est tout simplement irréfléchi quand il stipule « La boxe, c’est moins dangereux que le hockey ». En décembre de l’année dernière, le boxeur Canadien, Adonis Stevenson, a été de peu sorti d’un coma causé par un traumatisme cranio-cérébral, face à l’Ukrainien Oleksandr Gvozdyk. Encore une autre victime, d’origine haïtienne, au tapis.

A 27 ans, l’avenir du jeune et brillant
Patrick Day promettait de beaux lauriers. Ce détenteur d’un diplôme en santé,
bien-être et nutrition à Kaplan University, aurait pu compter sur ses
compétences académiques et ses habilités cognitives pour gagner décemment sa
vie, construire une belle famille, vivre en harmonie et en paix avec lui-même
et avec les siens. Malheureusement, comme beaucoup d’autres
« myopes », il avait opté pour un sport qui n’en est pas un, au sens
humain et sacro-saint du terme. Une perte qualitative pour la jeunesse, pour les
Etats-Unis et Haïti. Puisse Dieu accorder du courage aux parents, en ces
pénibles circonstances.

Du sport, pour assurer la santé ou la maladie ?

Quelle serait la valeur d’une initiative
si, au lieu de procurer du plaisir et de la joie saine à ceux qui la pratiquent
et à ses tifosis, elle apporterait plutôt la tristesse, le deuil, des crises
cardiaques, l’amnésie, la cécité et la surdité par les bastonnades gratuites et
les coups mortels qui la gouvernent ? Puisque la boxe ne vise pas le
fairplay, la protection de la vie, la promotion de la santé, du bien-être
individuel et familial, elle ne saurait alors être figurée dans le catalogue
des sports humains. La boxe a accéléré des pertes d’énergies positives, des
maladies et des décès inutiles. Elle a amplifié des déséquilibres mentaux,
causé des deuils et laissé derrière elle de nombreuses veuves, des orphelins,
des handicapés et des amnésiques.

Convulsions cérébrales, coma, K.O. peur,
risques, dangers de mort, accidents cérébraux-vasculaires, épilepsies, maladie
de Parkinson, déséquilibres, instabilité mentale, ce sont les vocables que l’on
retrouve dans le champ lexical de ce soi-disant sport entre les humains.
Non ! La boxe n’est pas un sport !

Oui, le football procure du bonheur, le
basketball fait des heureux, le volleyball, le tennis, le hockey donnent de la
joie aux enfants, aux jeunes, aux adultes, aux fanatiques et aux pratiquants.
L’échec, les jeux de dames, de cartes, de dominos sont des sports cérébraux qui
véhiculent des valeurs et encouragent la fraternité, la solidarité et l’esprit
de fairplay.  Qu’il soit amateur,
semi-professionnel ou professionnel, celui ou celle qui se jette dans les
options d’investir du temps dans ces jeux physiques ou cérébraux gagnent en
santé, en culture, en amour et en esprit d’équipe. Ces saines pratiques donnent
de la saveur à la vie, elles augmentent l’espérance de vie, améliorent les
conditions de santé, favorisent les échanges culturels et élargissent les sphères
d’amis. De surcroit, elles y apportent des externalités positives et du bonheur
pour les familles ainsi que les simples et les intimes amitiés. L’un des motifs
et des crédos du sport consistent à 
encourager « un esprit sain dans un corps sain ». Evidemment,
c’est le cas des sports cérébraux et des sports physiques classiques tels que
le football, le basketball ou le tennis. Mais, tel n’est pas le cas de la boxe
qui, au contraire, matraque et le corps et l’esprit.

Que sert-il à un homme de gagner des victoires et des millions s’il perd
son esprit ?

Aussi habile, adroit, rapide et puissant
que soit  un boxeur, la probabilité qu’il
laisse sa peau dans l’arène ou qu’il termine sa carrière, très jeune, dans la
folie, le déséquilibre, l’instabilité mentale ou la maladie de Parkinson, frôle
la certitude. Souffrez que je vous fasse revivre des expériences amères de
quelques légendes et célébrités de ce « sport ».

  1. Triple champion du monde des lourds, Mohamed Ali a été précocement poussé à
    la sortie de l’arène de la boxe, en raison de la maladie de Parkinson qui
    allait définitivement le mettre K.O après 32 ans de combat dans l’infirmité et
    l’invalidité. La véritable légende de ce sport sauvage a subi de multiples
    commotions cérébrales. Cassius Clay demeure quand même très célèbre par sa
    forte personnalité, ses engagements dans la déficience mentale du Parkinson et ses
    prises de positions politiques contre la guerre du Vietnam et dans le mouvement
    des droits civiques aux États-Unis.
  2. Quintuple champion du monde des poids lourds, Mike Tyson, a affiché de
    nombreux comportements instables et déviants dont le viol et la ruine dans
    l’alcool. Mike Tyson a été  condamné, en
    1992, à six ans de prison pour son viol sur la jeune Américaine Desiree
    Washington.  Sans surprise, le champion de la boxe n’a pas pu gérer
    rationnellement les quelques 300 millions de dolllars engrangés durant sa
    carrière. Même s’il a fait des efforts pour se désintoxiquer, le surnommé
    « The Iron » ne pourra retrouver son équilibre mental ni sa ceinture
    de champion qu’il avait perdue, dans l’ignominie, face à Evander Holyfield en
    1997. Aujourd’hui, Mike Tyson est financièrement ruiné et encourt des dettes
    colossales.

Bernard
Hopkings, Evander Holyfield, Andy Ruiz, Arsen
Goulamirian
, Deontay
Wilder, Jean Pascal sont tous des champions de la boxe qui ont frôlé, au cours
de certains face-à-face hostiles, des fins tragiques par les myriades uppercuts
et les crochets qu’ils ont reçus à la tête. Tôt au tard, des graves maladies enverront
ces hommes forts, au tapis, dans l’impotence, au cours de leurs plus jeunes
âges.

Qu’il soit votre adversaire ou votre
coéquipier, quand vous n’êtes pas indigné et choqué par l’effusion du son sang
humain, coulant sur le ring et devant les petits écrans, sans légendes, vous
avez un creux dans le cœur. Et à ce stade de bestialité, il faudra solliciter
la prière. Ce n’est pas possible que des hommes, des femmes, des jeunes et des
enfants s’amusent et éprouvent du plaisir à voir chuter des esprits et des âmes
humaines, sous des coups mortels d’un semblable. A cause des chocs négatifs et
le cachet deshumanisant qu’elles drainent, les combats de coqs ou de tout autre
animal sont interdits dans nombreux pays. La sécurité, la paix, l’amour pour
les bêtes l’emporteraient-ils sur les émotions positives que nous sommes censés
exprimer pour les humains ? Insensé !

Partant du postulat que la vie est
sacrée et qu’elle n’a pas de prix, il faut comprendre que tout projet mettant
en péril la paix, la santé, et la vie humaine, devrait vite s’éteindre. La boxe
étant une pratique qui apporte de la souffrance, des désordres cérébraux, des
pertes en vies humaines, on ne peut continuer cette pratique bestiale qui
expose des jeunes garçons à des maladies incurables et des décès prématurés.

Si les textes et les actions programmées
des institutions internationales de vigies ne sont pas empreints d’hypocrisie,
de bluffs et de mobiles cachés, ils devraient pouvoir trancher sur ces
pratiques déshumanisantes qui privilégient des billets verts sur la paix, la tranquillité
et la santé de l’être humain.

Carly Dollin
carlydollin@gmail.com

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[1] https://www.lepoint.fr/sport/le-boxeur-americain-patrick-day-finalement-decede-apres-un-violent-k-o-17-10-2019-2341838_26.php

[2] https://edition.cnn.com/2019/10/17/sport/boxing-deaths-patrick-day-spt-intl-trnd/index.html

[3] https://ejmas.com/jcs/velazquez/Death_Under_the_Spotlight_2011_Final.pdf