Des ouvriers dans les rues pour exiger le départ de Jovenel Moïse

Après les artistes, les membres du secteur religieux… plusieurs centaines d’ouvriers du secteur de la sous-traitance ont manifesté dans les rues de Port-au-Prince ce lundi 28 octobre. Regroupés autour de la Coordination nationale des ouvriers haïtiens (CNOHA), les protestataires voulaient exiger de meilleures conditions de travail, mais aussi et surtout, la démission de Jovenel Moïse. Un mouvement déroulé non sans incidents.

Le rendez-vous était fixé devant les locaux de la Société nationale des parcs industriels (SONAPI), non loin de Carrefour 3 mains. Brandissant banderoles et pancartes frappées de slogans hostiles au président Jovenel Moïse, ces ouvriers sont partis de Tabarre en passant par la route de l’Aéroport, pour atteindre l’auto route de Delmas. Accompagnés d’autres militants proches de l’opposition, les protestataires exigeaient de meilleurs conditions de travail mais aussi la démission du chef de l’Etat.

« Jovenel Moïse n’a rien fait pour améliorer leurs conditions de vie », ont déclaré les membres de la Coordination nationale des ouvriers haïtiens (CNOHA). Des syndicalistes venus en majorité du secteur textile, accusent le chef de l’exécutif d’agir dans l’intérêt des patrons au détriment des ouvriers. Evoquant à plusieurs reprises l’implication du président dans la dilapidation du fonds Petrocaribe, les manifestants ont exigé son arrestation et un changement radical du système.

Le coordonnateur de la CNOAH, Dominique Saint-Eloi, en a profité pour demander 1500 gourdes comme salaire minimum, mais aussi, des accompagnements sociaux. « Nous sommes environ 51 mille ouvriers travaillant dans ce secteur. Les patrons savent pertinemment que les 420 gourdes ne peuvent pas répondre à nos besoins », a-t-il réclamé au micro des journalistes.

Signalons que durant cette manifestation, les ouvriers protestataires ont attaqué à coup de pierre, le bâtiment logeant l’Office national d’Assurance Vieillesse (ONA), à Delmas 17. Selon nos sources, un employé de l’institution en est sorti blessé.

Notons que des professionnels de santé ont annoncé pour ce mercredi 30 octobre, la tenue d’une marche pacifique à Port-au-Prince. Ils sont des médecins, étudiants, pharmaciens et infirmières regroupés au sein d’une structure dénommée « Rezistans Sante ». Les concernés veulent s’aligner aux revendications de la population qui exige le départ du chef de l’Etat.

De son côté, Jovenel Moïse ne cesse de lancer son appel au dialogue. Si de nombreux secteurs de la vie nationale ont refusé cet appel, une partie de la communauté internationale supporte cette option. C’est le cas des Etats-Unis qui, à travers son ambassade, a sorti deux notes de presse en moins d’une semaine pour demander aux acteurs de s’asseoir et trouver une solution entre eux.