«Entente Politique de Transition», texte de l’accord de l’opposition

Suite à la démarche initiée par certains partis d’opposition et de la Société civile, à l’issue de deux journées d’échanges (8, 9 novembre 2019 à l’Hôtel Marriott), un accord de 2 points [pour le moins très général], a été adopté le 9 et signé le dimanche 10 novembre, intitulé « Entente Politique de Transition » que nous vous invitons à partager.
ENTENTE POLITIQUE DE TRANSITION :
« Préambule :
Haïti, la patrie commune, se trouve plongée depuis plusieurs mois dans une situation chaotique annonçant une catastrophe humanitaire imminente. Le gouvernement a perdu le contrôle de l’appareil d’État. L’atonie administrative, la paralysie économique, la détérioration de la situation de pauvreté et la dégradation de la vie sociale défient l’entendement. Face au drame national, une grande majorité d’organisations de la Société civile et de groupes politiques appellent à la démission du Président de la République et des Parlementaires, les premiers responsables de la situation. En vue d’organiser leur retrait ordonné, de protéger les institutions républicaines aujourd’hui en totale déliquescence, d’éviter le gaspillage des ressources publiques et de prévenir un déchoucage généralisé, des citoyennes et citoyens ont mis en place une structure de médiation à mission hautement politique et non partisane : La Passerelle.
Suite à des séances de travail avec les structures et acteurs suivants : la Commission de Facilitation et de Passation de Pouvoir l’Altemative Consensuelle pour la Refondation d’Haïti, l’Opposition institutionnelle du Parlement ; Mache Kontre; Forum Patriotique; Fanmi Lavalas; RDNP; le Bloc démocratique ; différents secteurs de la Société civile signataires de la Déclaration du 10 octobre 2019 et PHTK.
Les Parties signataires et adhérentes ont abouti à l’entente suivante.
1.2 de la constitution du Gouvernement :
S’agissant de la désignation du Premier Ministre et de la formation du gouvernement. les Parties signataires conviennent des décisions suivantes:
1. La commission ci-dessus mentionnée est chargée de définir les critères de choix du Premier ministre et des ministres.
1.3 De la structure de contrôle de l’Action Gouvernementale :
Les discussions se poursuivront, de les plus brefs délais, entre les acteurs majeurs pour arriver à un accord global qui inclura notamment la finalisation de la feuille de route devant engager le pouvoir de transition, les mécanismes de choix des membres du gouvernement et la mise en place de l’entité de contrôle de l’exécutif de transition.
2. Dispositions finales :
Les Parties signataires s’engagent à mettre tout en œuvre en vue du respect de l’Entente Politique de Transition.
L’Entente Politique de Transition entre en vigueur dès sa signature par les Parties.
Fait et adopté à Port-au-Prince le 9 Novembre et signé le 10 Novembre 2019
Signatures:
“Altènativ Konsansyèl pou Refondasyon Nasyon an” : Antoine AUGUSTIN, Serge JEAN-LOUIS
Forum Patriotiqne de Papaye : Junot FELIX, Jean William JEANTY
“Mache Kontre” : Edgard LEBLANC Fils, Rosemond PRADEL
Bloc Démocratique pour le Redressement National : Victor BENOIT. Emmanuel MÉNARD
Opposition Institutionnelle : Youri LATORTUE, Saurel JACINTHE »

Réagissant à la publication de cette entente le PHTK « s’étonne de voir figurer son nom comme acteur dans la conception de cette entente alors qu’il ne partage ni la méthodologie, ni le format, ni le fond de ce document. Cela a d’ailleurs été trés clairement signifié, dans un mémorandum adressé aux représentants de la Passerelle par une délégation de partis politiques représentés au Parlement et dans les Collectivités Locales, lors d’une rencontre d’échanges tenue le 25 octobre 2019. » rappelant que « dans un État de Droit, les mécanismes de renouvellement ou de remplacement liés au suffrage universel qui s’imposent à tous, excluent toute rupture de l’ordre démocratique par l’intimidation, la violence ou effraction, à travers des structures de circonstance sans légitimité, ni titres, ni qualités. »
Par ailleurs, le PHTK souligne « Malgré les prétentions hégémoniques des inspirateurs de cette initiative, le Parti constate que le document “Entente Politique de Transition” ne fait pas l’unanimité au sein des partis d’opposition et n’est pas non plus endossée par des organisations représentatives de la Société Civile. Il y a donc lieu de considérer ce document comme une proposition parmi d’autres, sans force exécutoire, qui a le mérite de clarifier la position de certains acteurs dans la perspective du nécessaire et inclusif dialogue à venir. »
HL/ HaïtiLibre