FHADIMAC et CAN agressés: le calvaire des professionnels de santé

Les troubles civiles et l’insécurité qui règnent dans la zone métropolitaine et d’autres villes du pays depuis quelques semaines, affectent de nombreuses institutions sanitaires dont le Centre ambulancier national (CAN) et la Fondation Haïtienne de Diabète et de Maladies Cardio-Vasculaires (FHADIMAC). Plusieurs cas d’agressions contre le personnel médical ont été enregistrés.

Depuis deux semaines, toutes les activités (commerciales, notamment) sont paralysées dans la capitale haïtienne et toutes les institutions (publiques et privés) subissent les conséquences de cette situation chaotique qui perdure à Port-au-Prince et dans plusieurs villes principales de province. Les entités sanitaires n’en sont pourtant pas épargnées : les lanceurs de pierre ont même pris pour cible des véhicules du Centre Ambulancier National. « Une employée du CAN a été victime de jets de pierre le 18 septembre dernier et est sortie blessée », a rapporté le Directeur Général, contacté par notre rédaction ce jeudi après-midi.

Le Centre Ambulancier National, comme toutes les autres institutions du pays, éprouvent de grandes difficultés à desservir la zone métropolitaine, ainsi que les populations dans les villes de province et zones reculées du pays. La réduction du personnel (en raison de la paralysie du transport public dont 80% des employés dépendent), la rareté de carburant touchant les fournisseurs privés habitués à approvisionner le CAN en produits pétroliers, la non disponibilité de la ligne 116 en raison des difficultés techniques retrouvées sur le réseau ambulancier national, sont quelques causes.

Cependant, M. Louis dément l’information circulant sur le site d’Haïti 24, faisant croire que le « Centre Ambulancier National est dans l’incapacité de répondre aux urgences ».

Il a affirmé, au cours d’une conversation téléphonique, que des dispositions ont été prises afin de répondre aux urgences. Les ambulanciers interviennent aux besoins « après un processus de triage » qui consiste, pour une infirmière régulatrice (ou un médecin régulateur), à collecter des données et des informations spécifiques sur chacun des cas signalés, selon ses explications fournies. Le CAN a aussi pris des dispositions sécuritaires en faveur des employés qui, malgré le contexte, continuent de desservir la population. Conscient de fonctionner à personnel réduit, le CAN a mis en place « un plan contingence » visant à recouvrer certains membres du personnel qui sont proches des bases du centre dans le but d’assurer la continuité du service.

Outre le CAN, en proie à des attaques à l’encontre de ses membres, la la Fondation Haïtienne de Diabète et de Maladies Cardio-Vasculaires (FHADIMAC), au service des diabétiques et hypertendus depuis plus de 33 ans, a été agressée, selon les dénonciations de sa Directrice exécutive. La FHADIMAC, alors qu’elle était ouverte et soulageait des patients nécessiteux, a été la cible de jets de pierres nourris contre son édifice bien que ses assaillants aient été informés que c’était un centre de santé, avait affirmé Nancy Charles Larco dans une note qui date de 20 septembre.

Ces jeunes individus, “munis de pierres transportés dans leurs sacs à dos et probablement dirigés par des éclaireurs, sous l’effet de substances chimiques les rendant insensibles à la portée de leurs actes, se sont acharnés contre les vitres de la façade de notre édifice comme si les bruits de casse les excitaient de plus en plus à continuer”, a-t-elle poursuivie.

Mme Larco proteste contre ces actes qui, selon elle, « ne changera malheureusement rien à la situation » et elle signale l’absence d’autorités responsables, appelées à faire respecter ou protéger les vies et les biens d’autrui.