Haïti: le président atteint difficilement le Palais national ce jeudi

Presque tout le périmètre du Champs-de-Mars était barricadé ce jeudi 31 octobre en début de journée. Le cortège du président Jovenel Moïse a eu toutes les peines du monde à atteindre le Palais national.

Depuis 10 heures du matin, des militants proches de l’opposition ont occupé l’aire du Champs-de-Mars, et barricadé toutes les rues menant vers le Palais national. Branches d’arbres, billboard, morceaux de bois, pierres… ils ont tout utilisé pour empêcher au cortège du chef de l’Etat de franchir la zone. Après cette opération de barrage, des engins lourds du CNE étaient remarqués sur les lieux, question de dégager les voies et faciliter la circulation des véhicules du cortège.

Face à l’insistance des protestataires, ils (les employés du CNE) ont dû rebrousser chemin, nous a rapporté des sources sur place.

A rues Magny et Capois, une partie de la rue Oswald Durand, les militants voulaient par tous les moyens barrer la route aux véhicules officiels. Des unités spécialisées de la PNH, y compris des agents de l’Unité de sécurité générale du Palais national (USGPN) ont été déployés sur les lieux, dans plusieurs points stratégiques, afin de trouver une autre voie non barricadée.

Des policiers de l’USGPN dégagent la voie menant au palais national

Après une quinzaine de minutes, le corps de sécurité du président a décidé d’emprunter Lalue, qui était moins barricadé. A vive allure, le cortège présidentiel, composé d’une vingtaine de voiture, s’est frayé un chemin, en passant par l’angle rue Lamarre et Lalue, Oswald Durant, MUPANAH pour atteindre Palais national. Au passage, des militants au bord de la route, ont lancé des pierres et des tessons de bouteilles en direction de la flotte de voitures. Lors du passage du cortège dans la zone, des tirs nourris ont été également entendus.

Des agents de l’USGPN ont dû intervenir dans le périmètre du Champs-de-Mars, particulièrement à la rue Magny, en vue de débloquer les rues jonchées de barricades, érigées par des manifestants. Des militants ont lancé des propos hostiles envers les membres de cette unité, qui ont par la suite, fait usage de balles réelles pour disperser la foule.

Le président Jovenel Moïse, très décrié par une grande majorité de la population, est arrivé difficilement à son bureau au palais ce jeudi. Depuis déjà huit (8) semaines, presque toutes les rues de Port-au-Prince et de certaines villes de province sont barricadées. Malgré l’intervention musclée des forces de l’ordre à Delmas dans la nuit du 30 octobre, la commune s’est réveillée avec de nouvelles barricades. L’opposition politique n’en démord pas et appelle à l’intensification de la mobilisation, en vue d’aboutir à la démission de Moïse qui appelle au dialogue.