Ils appellent le monde à soutenir la cause haïtienne face au PHTK

Près d’une vingtaine d’écrivains haïtiens ont sonné l’alarme face à la situation du pays, bloqué depuis plus de deux semaines à cause des mouvements de rue. Dans une tribune publiée le 2 octobre dans Le Point, les signataires soulignent l’importance aujourd’hui “de choisir entre un peuple et un président, entre un peuple et ses bourreaux”.

Touchant la plaie du doigt et remonté contre un pouvoir rejeté par la population civile et une bonne frange de l’élite économique, les auteurs signalent dans cet écrit que « toutes les instances nationales » se sont élevées contre l’actuel chef de l’État pour exiger sa démission. Ce dernier, accusé notamment de corruption, n’a aucune crédibilité auprès de la classe politique et souffre d’un déficit de confiance, rappellent-ils. Depuis 7 mois, dénoncent-ils, le pays est privé de gouvernement légitime.

A noter que les sénateurs de l’opposition ont, en maintes fois, boycotté les séances de ratification des énoncés de politique générale de deux Premiers ministres nommés par Jovenel Moïse. Ces parlementaires exigent plutôt le départ du président, accédé au pouvoir « avec un très faible taux de participation » de l’électorat haïtien en 2016.

Les manifestations de rue se multiplient et Jovenel Moïse « n’a répondu que par le silence et la répression », écrivent ces écrvains. Des « individus en uniforme de police, souvent encagoulés » matent les manifestants, procèdent à des arrestations arbitraires et tirent à hauteur d’homme. « Le président et le PHTK sont décriés pour n’avoir fait qu’un usage personnel du pouvoir politique. Aux yeux du pays, ils représentent corruption, répression et exclusion, indiquent les auteurs. Le président, jusqu’ici « supporté par de puissantes ambassades étrangères », est dans l’impossibilité de se présenter à la population sans être caillassé et conspué, rappellent-ils, ajoutant que toutes les activités du pays sont bloquées depuis plus de deux semaines. Rien ne fonctionne. Commerce, écoles, hôpitaux, services publics ».

Le président avait, le 25 septembre dernier, fait un appel au dialogue que l’opposition a rejeté en bloc, font remarquer les signataires de la tribune qui veulent attirer l’attention du monde sur ce qui se passe dans le pays actuellement et appuyer la cause du peuple haïtien.

« La demande du peuple est claire : la démission du président et de ce qu’il reste du Parlement ; l’installation d’un gouvernement de transition orientant son action vers la réduction des inégalités, des mesures immédiates pour atténuer les souffrances des plus démunis ; la tenue de procès contre tous les actes de corruption dont sont coupables les dignitaires du PHTK ; la tenue d’une conférence nationale (les appellations varient) sur les problèmes du pays et le chemin à prendre pour l’engager vers l’équité républicaine. Nous le disons au monde : il n’y a pas de réconciliation possible entre le peuple haïtien et la présidence de Jovenel Moïse/PHTK », tranchent les hommes et femmes de lettres.