J. Moïse va rendre compliqué le travail de sa commission, dit E. Paul

L’ancien Premier ministre Evans Paul, membre de la commission présidentielle de facilitation du dialogue, déclare que l’intervention ce mardi 15 octobre du président Jovenel Moïse, va compliquer davantage leur travail. Dans une courte entrevue accordée à radio Kiskeya quelques heures après, M. Paul a souligné que cette conférence de presse du chef de l’Etat état mal venue.

C’est un Evans Paul visiblement déçu qui a répondu aux questions du présentateur vedette de l’émission « Di m Ma Di w », Marvel Dandin. Quelques heures après la conférence de presse du président de la République présentées dans les jardins du Palais national, l’ancien chef de gouvernement, membre de la commission présidentielle de facilitation du dialogue, estime que l’intervention de Jovenel Moïse n’aura pas vraiment facilité les choses.

Le chef de l’Etat, a dit Evans Paul, devrait aborder de préférence, d’autres dossiers tels que Petrocaribe, Dermalog ou l’épineuse affaire du massacre de La Saline. Avec ces points essentiels, le discours de Jovenel Moïse aurait pu être plus crédible, a déclaré le commissaire dans une interview d’environ cinq (5) minutes.

Pour le proche du pouvoir, la question du “système” dont le président n’arrêtait pas de parler et le fait pour le chef de l’Etat de rejeter toute idée de mettre son mandat sur la table des négociations, sont des points irritants dans le contexte actuel. Avec cette intervention, le chef de l’Exécutif complique davantage le travail de cette entité qu’il a lui-même mise sur pied dans l’objectif de faciliter une solution concertée à la crise actuelle. « Travay komisyon an te deja difisil, men entèvansyon Prezidan an vin mete nou mal alèz », regrette-t-il.

Cependant, l’ancien chef de la Primature souligne que cette position n’engage que lui, mais pas la commission dans son entier. « Il s’agit d’un point de vue personnel. Mais j’en suis sûr que d’autres membres de la commission ont la même position », a dit M. Paul. Il annonce en ce sens la tenue prochaine d’une rencontre entre les commissaires en vue de fixer la position officielle de la commission.

Quelques heures après l’annonce de formation de la commission présidentielle de facilitation du dialogue, les membres de l’opposition étaient montés aux créneaux pour dénoncer cette initiative. Pour le sénateur de l’Ouest, Antonio Chéramy, cette commission prouve clairement que le président Moïse n’entend pas le cri de la majorité de la population qui ne cesse de réclamer sa démission.

Après plus de cinq (5) semaines de contestation, les opposants n’en démordent pas, ils ne jurent que par le départ de l’homme du PHTK et la mise en place d’un gouvernement de transition.