"Lage Pye W": la population répond à l'appel des artistes…

La population a répondu affirmativement ce dimanche 13 octobre à l’appel lancé par un groupe d’artistes lui invitant à marcher pacifiquement dans la capitale pour exiger le départ du chef de l’Etat. A l’initiative du rappeur Izolan, Tjo Zenny, King Kino entre autres, des milliers de personnes défilent actuellement à Port-au-Prince pour demander à Jovenel Moïse de laisser le pouvoir.

Le slogan de la marche: « Lage Pye W ». Partis de Champs-de-Mars, leur lieu de rassemblement, maillots blancs et pancartes en mains, les participants jurent de ne laisser tomber les protestations que quand le président aura compris et remis comme exigé, sa lettre de démission à la tête du pays. 11 h 45, ils se dirigent, de Lalue étant, vers Pétion-ville, devenue depuis quelques temps la destination des manifestations antigouvernementales.

Une autre branche regroupée au niveau de Carrefour aéroport devrait rejoindre la foule principale, selon nos informations.

La manifestation devrait se terminer à Champs-de-mars, selon Jean-Léonard Tout-Puissant dit Izolan. Le fer de lance de ce mouvement dominical y joue le rôle de modérateur et d’animateur. De haut de son char musical, il rappelle de temps-en-temps les consignes à suivre, surtout de rester pacifique, sans casse ni violence.

Rappelons que cet appel à manifester a quelque peu divisé le secteur artistique ce weekend. Si certains artistes trouvent l’idée noble et y ont adhéré, d’autres pensent qu’il s’agit juste d’un mouvement visant à défendre quelques intérêts claniques. C’est le cas du rappeur Fantom, collègue d’Izolan à Barikad Crew. Samedi, l’homme qu’on surnomme “Nèg Kò Vè A” a dénoncé un projet d’un groupe défendant leurs intérêts personnels. Ce qui n’a pas cassé le feu de la mobilisation.

Déjà quatre semaines de manifestations à travers tout le pays pour réclamer la démission de Jovenel Moïse qui lui invite les acteurs au dialogue. Les secteurs les plus influents du pays ont déjà rejeté cet énième appel. Pour eux, le dénouement de la crise passe d’abord par le départ sans conditions de Moïse, accusé notamment de corruption et d’incompétence.