Les Bahamas demandent aux haïtiens illégaux de quitter l’archipel de gré ou de force

Mercredi au Parlement, le Premier Ministre des Bahamas, Hubert Minnis s’adressant aux immigrés en situation migratoire irrégulière sur le territoire de l’archipel, majoritairement des haïtiens, a déclaré « Nous sommes un pays de lois et nos règles concernant les immigrants clandestins seront respectées. Cependant, elles seront réalisées de manière humaine […] Par conséquent, tous les immigrants en situation migratoire irrégulière doivent partir de leur plein gré ou ils seront contraints de le faire », soulignant qu’il avait déjà eu des entretiens avec des fonctionnaires de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) sur cette question.
Le Procureur Général, Carl Bethel, a quant à lui déclaré que les immigrants légaux qui ont perdu leur emploi à la suite de l’ouragan Dorian, doivent retourner dans leur pays, même si leur permis de travail n’est pas encore arrivé à expiration. Il a également rappelé que les demandeurs de permis de travail aux Bahamas devaient la première fois faire leur demande à partir de leur pays d’origine, précisant que les permis de travail ne sont pas transférables d’employeur à employeur.
Rappelons quen début de semaine Elsworth Johnson, le Ministre de l’immigration des Bahamas, a averti que les étrangers en situation migratoire irrégulière ou trouvés sans papier (même s’ils sont légaux aux Bahamas), risquaient d’être expulsés dans leur pays d’origine, même si ces personnes sont réfugiés dans des abris.
Notez que l’OIM en 2015 estimait que 18% de la population des Bahamas était composée de migrants vivant sur le territoire en situation migratoire irrégulière, dont 20,000 à 50,000 haïtiens, un nombre qui depuis a considérablement augmenté.
Le Groupe des droits de l’homme des Bahamas a critiqué la décision du Gouvernement concernant les immigrants en situation irrégulière et a qualifié le plan de l’Exécutif de « sauvage, impitoyable et illégal ».