Affaire Duroseau: l’opposition exige des explications des Etats-Unis

Suite à l’arrestation à Port-au-Prince de l’Américain d’origine haïtienne, Jacques Yves Sébastien Duroseau, en possession d’une cargaison d’armes et de munitions, l’opposition demande des explications, particulièrement de la part de l’ambassade américaine en Haïti. Pour les opposants au pouvoir en place, cet ancien membre de la marine était venu en Haïti, sur demande du président Jovenel Moïse.

Depuis l’interpellation de ce citoyen américain d’origine haïtienne, les commentaires et les analyses se multiplient dans l’opinion. A chacun sa façon de voir ou de comprendre ce qui s’est passé. En attendant l’aboutissement de l’enquête judiciaire, des membres de l’opposition politique exigent des éclaircissements. « Il s’agit d’un citoyen américain, d’un ancien membre des forces armées américaines. Donc, le gouvernement américain à travers son ambassade en Haïti, doit fournir des explications à la nation », a déclaré Schiller Louidor, sur les ondes de radio Zénith.

Le membre du Secteur dit démocratique et populaire croit dur comme fer que « Jacques Yves Sébastien Duroseau avait une mission claire ». Pour l’opposant farouche à Jovenel Moïse, l’ancien marine des Etats-Unis était venu en Haïti, sur demande du président de la République. « L’arrestation de ce citoyen avec une cargaison d’armes et de munitions, prouve que l’actuelle administration veut renforcer la répression et affaiblir les manifestations populaires », a insisté Louidor.

De son côté, le sénateur Youri Latortue, également de l’opposition, a attiré l’attention de la commission justice et sécurité du Sénat de la République, sur le retour en Haïti de « mercenaires étrangers ». Dans une correspondance envoyée au président de la commission, Jean Renel Sénatus, l’élu de l’Artibonite demande une enquête sur le bienfondé de leur présence sur le territoire national. Le sénateur Latortue souligne qu’il s’agit de “mercenaires” étrangers émanant de la même structure que celle à laquelle étaient rattachés les sept (7) hommes arrêtés en février dernier.

Les “mercenaires” arrêtés en Haïti relâchés et transférés aux USA

« Le contexte socio-politique volatile et les inacceptables pertes quotidiennes en vies humaines, sous prétexte de pacification de la population, confirment l’urgente nécessité de votre investigation », a écrit le président de la commission éthique et anti-corruption du grand corps, dans cette correspondance.

Accusant le chef de l’Etat d’être responsable des cas de meurtres par balles enregistrés lors des mouvements de protestation, ces opposants appellent au renforcement de la mobilisation, en vue d’aboutir à la démission de Jovenel Moïse. Entretemps, dans le camp de l’exécutif, c’est le silence total. Aucun tweet, aucune note ou de communiqué autour de cette affaire. Même cas de figure pour l’ambassade des Etats-Unis en Haïti, qui n’a toujours pas réagi sur ce dossier malgré nos prises de contact.

Environ 24 heures après cette arrestation, le flou persiste encore sur la vraie mission de cet homme de 33 ans. Jusqu’à ce mercredi 13 novembre dans l’après-midi, Jacques Yves Sébastien Duroseau était à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), où il répondait aux questions des autorités judiciaires. Dans le cadre d’une première audition déroulée après l’arrestation, l’interpellé avait affirmé n’avoir aucune autorisation pour le transport de sa cargaison d’armes et de munitions.

« Je suis venu pour aider à la formation des militaires haïtiens », a avoué l’ancien militaire américain au Commissaire du gouvernement de la Croix-des-Bouquets, Maxime Auguste.