Le Conseil de sécurité de l’ONU s’inquiète de la crise politique en Haïti

Alors que le pays se dirige tout droit le 13 janvier vers le dysfonctionnement du Parlement à cause de la non-tenue des élections en 2019, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont exprimé leur inquiétude face à l’incapacité des acteurs politiques à trouver une solution consensuelle à la crise politique. Le Conseil de sécurité lance un appel au dialogue qui devait conduire à la formation d’un gouvernement.

Dans une déclaration à la presse publiée mercredi soir par la présidence du Conseil, « les membres du Conseil de sécurité ont fait part de l’inquiétude que leur inspirait l’impasse politique dans laquelle se trouve actuellement Haïti.  Ils ont réaffirmé la nécessité immédiate pour les acteurs haïtiens d’engager un dialogue inclusif et ouvert et former un gouvernement qui réponde aux besoins du peuple haïtien sans plus attendre ».

Le Conseil a dit prendre note des efforts déployés par le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) et du rôle de la représentante spéciale du secrétaire général en Haïti en usant de ses bons offices.  Le Conseil a souligné que toutes les parties prenantes devaient continuer à se prévaloir des possibilités ainsi offertes et à agir rapidement.

En décembre dernier, à l’initiative de Helen La Lime, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en Haïti et cheffe du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), des responsables de partis politiques de l’opposition et proches du pouvoir en place ont discuté durant deux jours à la nonciature apostolique à Morne-Calvaire de la crise politique. Les signataires de l’accord de Marriott, les principaux opposants au pouvoir en place avaient boudé la rencontre qui n’a produit rien de concluant.

Dans leur déclaration, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont insisté sur « la nécessité urgente de trouver une solution à la détérioration de la situation humanitaire à Haïti grâce à l’action coordonnée du gouvernement haïtien, des Nations unies et de la communauté internationale ».

Dans un communiqué, les membres du Conseil ont rappelé que le gouvernement haïtien devait remédier aux causes sous-jacentes de l’instabilité et de la pauvreté qui règnent dans le pays. Ils ont exhorté toutes les parties prenantes à s’abstenir de toute violence et à résoudre leurs différends par des moyens pacifiques.  Ils ont souligné qu’il fallait veiller à ce que les responsables répondent de leurs actes et à rendre justice aux victimes des récentes flambées de violence, en particulier celles survenues les 13 et 14 novembre 2018 à La Saline et du 4 au 7 novembre 2019 à Bel-Air.

L’opposition dite radicale a déjà rejeté plusieurs invitations au dialogue du président de la République. Même si les opposants à Jovenel Moïse ont assoupli leur position par rapport aux mouvements de protestation et à la stratégie de « peyi lòk », ils continuent d’exiger le départ du président et refusent tout contact avec lui.

À partir de ce lundi 13 janvier, le Parlement sera non fonctionnel avec le départ de la Chambre des députés.  Jovenel Moïse sera pratiquement seul aux commandes à la tête du pays.

Robenson Geffrard Source Le Nouvelliste