Une jeune écrivaine remporte le plus grand prix littéraire d’Haïti

Le journaliste-écrivain Fédia Stanislas a remporté la 44e édition du Prix littéraire Deschamps, le plus prestigieux du genre en Haïti.

« Je m’engage à travailler avec plus d’intensité pour le bien-être de la littérature haïtienne », a réagi Fédia Stanislas, lauréate de la 44e édition du Prix littéraire Henry Deschamps, à la rédaction de Loop Haïti ce matin. Toute auréolée de gloire, la plume montante de la littérature haïtienne se met déjà au travail.

Fédia Stanislas vient d’inscrire son nom dans les annales du Prix littéraire Henri Deschamps en remportant la 44e édition du concours avec son roman titré « Konfidans ». Elle succède à Ronald C. Paul, lauréat de l’édition précédente avec l’ouvrage « La couturière de Martissant ». La jeune lauréate ne cache pas sa joie et est impatiente de recevoir officiellement le prix au mois de décembre prochain.

Auteur en signature à Livres en folie 2018 avec son recueil de nouvelles « Un été à Jérémie », Fédia Stanislas qui est elle-même originaire de la cité des poètes (Jérémie) a su capter les membres du jury du Prix littéraire Deschamps avec « Konfidans ». Cet ouvrage de 105 pages, rédigé en créole raconte les péripéties d’une femme obligée de s’adonner à la prostitution, à l’homosexualité, qui a dû subir un mariage forcé, tout cela sous la pression de sa famille qu’elle devait à tout prix nourrir. Une histoire de vie que la protagoniste (Wozi) raconte de la prison où elle a été enfermée après avoir accidentellement tué son mari qui ne cessait de la violenter.

Violence conjugale, migration, déportation, prostitution voilà entre autres les thèmes que Fédia Stanislas a su pointer du doigt entre les pages de son roman. « Konfidans » est le cri des femmes victimes de leur partenaire et condamnée par la société pour s’être révoltée. «Wozi » a été déclarée coupable par la justice alors que les violences de son compagnon étaient ignorées par tous. Une réalité vivante que l’auteur décrit avec une dextérité sans faille.

Lancé depuis 1975, le Prix littéraire Henri Deschamps donne chaque année la possibilité aux férus de la littérature de faire leur preuve. Le concours leur permet d’aller jusqu’au fond de leur imagination et de ravir le cœur du jury. C’est justement ce qu’a fait Stanilas cette année avec « Konfidans », elle qui avoue recevoir ce prix avec un sentiment de fierté et de joie. « Les membres du jury savent ce qu’ils font », ajoute Stanislas qui est convaincue de mériter amplement ce titre.

À noter que le jury était composé pour cette 44e édition de : Évelyne Trouillot (présidente), André Vilaire Chéry, Farah Martine Lhérisson Lamothe, Emmelie Prophète Milcé, Évains Wèche, Rhoddy Attilus, Ronald C. Paul, Marie Laurence Jocelyn Lassègue (secrétaire général).

Le prix sera officiellement décerné à la lauréate en décembre prochain où elle empochera un chèque de 175 000 gourdes. Comme veut la tradition de cette compétition, l’ouvrage de la gagnante, en l’occurrence, « Konfidans » sera tiré à mille exemplaires.

Saïka Céus en 2017, Ronald C. Paul en 2018 et Fédia Stanislas en 2019, le Prix littéraire Henri Deschamps serait-il devenu l’alternance des générations ?